Les assises nationales pour la refondation ont pris fin jeudi 30 décembre 2021. Sur 13 thématiques, après quatre jours d’échanges entre des participants venus de tout le pays et de la diaspora, les travaux ont été sanctionnés par plus de 500 recommandations. Le président de la Transition qui a présidé la cérémonie de clôture a promis la mise en œuvre de ces différentes résolutions. Un comité de veille chargé de veiller à la mise en application des conclusions sera mis en place prochainement.
Les délégués aux assises nationales de refondation, ont demandé de proroger la transition de six à cinq ans. Cela afin de permettre des réformes institutionnelles avant les élections.
Sur les questions de défense et de sécurité, d’installer des bases militaires dans toutes les communes du Mali.
Autre demande, c’est de réviser l’accord pour la paix et la réconciliation. Mais également de faire l’audit des réformes du secteur de l’éducation et de la santé.
La président Assimi Goïta s’est engagé à donner une suite à ces recommandations qui sont au nombre de plus de 500. Pour cela une commission de suivi-évaluation directement rattachée à la présidence, sera mise en place dans les prochains jours. Elle sera composée des personnalités indépendantes, jouissant d’une bonne moralité, ayant une connaissance concrète du pays et des institutions.
Ces concertations se sont déroulées sous fond de boycott de plusieurs partis politiques. En attendant la mise en œuvre de ces recommandations dont des maliens fondent espoir, la communauté internationale à travers la CEDEAO continue de mettre la pression sur les autorités de la Transition pour le respect des délais préétablis.
De leur côté, les groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation réunis au sein du cadre stratégique permanent rejettent ces recommandations. Selon eux, les résolutions issues de ces concertations ne les concernent pas.
Attaye Ag Mohamed chef de délégation de la CMA au CSA
Est-ce que les 500 recommandations faites par les participants peuvent être toutes appliquées ? La réponse est « oui » pour l’analyste politique Bakabigni Keita. Mais, il estime qu’avant cette étape concrète de mise en œuvre, il est important que des experts traduisent ces recommandations en « projet de réforme » pour voir ce qui est réalisable pendant la transition et ce qui doit attendre le régime suivant.
Bakabigni Keita Professeur de Philosophie Politique à l’ENSUP