Mali : des « sanctions assez sévères » prises par la CEDEAO
Sommet de l’UEMOA, Ghana, 9 janvier 2022. © Serge Daniel/RFI

Mali : des « sanctions assez sévères » prises par la CEDEAO

La fermeture des frontières entre le Mali et les autres pays de la CEDEAO. C’est une des sanctions prises par la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest. La décision a été prise ce dimanche 09 janvier 2022 au cours du double sommet extraordinaire de l’UEMOA et la CEDEAO à Accra. La CEDEAO regrette « l’échec des autorités de transition » à organiser l’élection présidentielle d’ici au 27 février 2022, comme indiqué dans la Charte de la transition.

En plus de la fermeture des frontières terrestres et aériennes, la CEDEAO suspend toutes les transactions commerciales entre ses pays membres et le Mali, à l’exception des produits médicaux et de première nécessité. L’organisation a annoncé aussi le gel des avoirs du Mali dans les Banques Centrales et Commerciales de la CEDEAO. Le pays est aussi suspendu de toute aide financière des institutions financières de l’organisation.

Les chefs d’État membres de la CEDEAO et de l’UEMOA disent trouver le chronogramme électoral proposé par les autorités de la transition « totalement inacceptable ». Ce document prévoit la prochaine élection présidentielle au Mali en 2026. Ce qui nécessite une prorogation de la transition d’une durée de cinq ans. La CEDEAO déplore ainsi « le manque évident et flagrant de volonté politique des autorités de transition qui a conduit à l’absence de tout progrès tangible dans la préparation des élections ».

Le communiqué final du sommet précise que les sanctions contre le Mali « seront appliquées immédiatement et resteront en vigueur ». La levée de ces sanctions est conditionnée à la finalisation d’un chronogramme acceptable, suivi de progrès satisfaisants dans sa mise en œuvre. La CEDEAO a décidé aussi « d’activer immédiatement la Force en Attente de la CEDEAO, qui devra être prête à toute éventualité ». Elle a appelé « l’Union africaine, les Nations Unies et les autres partenaires à soutenir le processus d’application de ces sanctions ».

« Ces sanctions sont assez sévères », estime l’économiste Modibo Mao Macalou. Il salut toutefois l’ouverture des portes pour des négociations entre le Mali et la CEDEAO sur ces sanctions.

Les autorités de la transition rejettent cette décision de la CEDEAO. Dans un communiqué lu à la télévision nationale, le porte-parole du gouvernement affirme que « ces sanctions ne sont fondées sur aucun texte communautaire ». Le Mali ferme aussi ses frontières terrestres et aériennes et rappelle ses Ambassadeurs dans les pays de la CEDEAO.

Suivons un extrait du communiqué lu par Colonel Abdoulaye Maiga, porte-parole du gouvernement de transition sur l’ORTM.

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