Une mobilisation internationale pour soutenir les autorités de transition au Mali et dire non aux sanctions de la CEDEAO a été organisée ce samedi 22 janvier à travers le monde. Des rassemblements ont eu lieu à Bamako, Ouagadougou, Paris, Bruxelles et Berlin. Certaines manifestations ont été dispersées par les forces de l’ordre.
C’est dans la capitale burkinabè que le mouvement a commencé, malgré son interdiction par les autorités. Dès neuf heures, plusieurs dizaines de personnes ont pris d’assaut les rues de Ouagadougou et Bobo Dioulasso pour dénoncer la gouvernance au Burkina et les sanctions de la CEDEAO contre le Mali. Les marcheurs scandaient « libérez Kossiam », le palais présidentiel ou encore « non aux sanctions de la CEDEAO contre le Mali ». Après avoir érigé des barricades en plein cœur du marché de Ouagadougou, les manifestants ont été dispersés par les forces de l’ordre à coup de gaz lacrymogènes. Ces jets de grenades lacrymogènes ont provoqué un incendie dans le marché, rapportent plusieurs sources.
Dans la ville de Kaya, toujours au Burkina, des manifestants en colère, ont saccagé le siège du MPP (Mouvement du peuple pour le progrès), le parti au pouvoir. A Bobodioulasso, également, la manifestation a dégénéré. Plusieurs dégâts ont été signalés. Mais le calme est revenu en début de soirée, indiquent des sources locales.
En France un rassemblement a été organisé à Paris. Des ressortissants de plusieurs pays africains y ont pris part. Objectif : soutenir les autorités de transition au Mali et dire non aux sanctions de la CEDEAO.
A Bamako, dans la capitale malienne, des dizaines de manifestants ont battu le pavé. La mobilisation s’est poursuivie à la place de l’indépendance. Aucun débordement n’a été signalé. Des rassemblements ont eu lieu devant les ambassades du Mali à Berlin et Bruxelles. Ces manifestations se sont tenues une semaine après une mobilisation nationale organisée à l’initiative des autorités de la transition. Comme les mobilisations d’aujourd’hui, celle-ci aussi avait pour objectif, de dénoncer les sanctions adoptées par la CEDEAO contre le Mali.
Des sanctions soutenues par l’Union européenne mais aussi l’Union africaine. L’UA a communiqué ce vendredi 21 janvier les conclusions de la réunion de son conseil de paix et sécurité. L’Union africaine plaide pour un retour « rapide » à l’ordre constitutionnel et démocratique « dirigé par des civils ». L’UA soutient pour cela la proposition de médiation formulée par l’Algérie. Ainsi l’Union africaine a jugé « approprié et réalisable » le délai de seize mois de transition supplémentaires proposé par Alger.