La mission de l’ONU au Mali a annoncé la tenue d’une réunion extraordinaire à Alger sur la situation sécuritaire dans le nord du pays. Cette rencontre à laquelle sont conviés le gouvernement du Mali et les mouvements armés se tiendra les 5 et 6 février prochains. Les groupes armés expriment leur adhésion et exigent « l’impartialité » de la Minusma.
Selon la Minusma, l’objectif de cette rencontre est de geler les positions des mouvements armés dans les régions du Nord, ainsi que de consolider les accords de cessez-le-feu du 23 mai dernier.
La rencontre devrait aussi permettre de créer les conditions favorables à une reprise des pourparlers inter-maliens d’Alger suspendus depuis plusieurs semaines.
La réunion se tiendra sous l’égide du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, Mongi Hamdi, et président du Comité de suivi et d’évaluation de l’Accord Préliminaire de Ouagadougou.
Par ailleurs, la mission onusienne dit être déterminée, aux côtés des parties engagées, et de façon impartiale, à voir les prochaines discussions aboutir à une paix durable et définitive.
Depuis quelques semaines, le nord du Mali connaît une recrudescence de la violences, avec de nombreux enlèvements de civils et d’affrontements entre groupes armés. Cette radicalisation des confrontations et leurs conséquences sur les populations civiles ont mis à mal le cessez-le-feu signé entre les différents belligérants.
Le groupe d’auto-défense, GATIA, affirme être favorable à tout projet visant à consolider le processus d’Alger. Le groupe armé n’a pas d’objection pour le gel des positions des mouvements armés. Cependant, il demande que cela soit fait « de façon impartiale ».
Haballa ag Hamzata est le vice président du Gatia. Il a été joint par Sékou Gadjigo :
« Nous n’avons pas de problème à ce qu’il y ait un gel des positions des mouvements armés, mais il faut que cela se fasse entre toutes les parties. Il ne faut exclure personne, il faut emmener tout le monde à la table des négociations et écouter tout le monde. Comme ça la décision qui va être prise sera prise pour tout le monde et à l’unanimité. Je pense que si la Minusma a jugé nécessaire de geler les positions des groupes armés c’est parce qu’ elle s’est rendue compte des difficultés énormes qu’il y a sur le terrain. Nous sommes partant pour tout ce peut consolider le processus d’Alger, car nous sommes conscients que seul un processus de dialogue politique peut régler cette crise ».
A l’image des mouvements de la plate-forme, ceux de la coordination se disent aussi prêts à participer à la réunion extraordinaire d’Alger. Toutefois ils souhaitent d’abord écouter les argument de la Minusma avant de se prononcer sur le gel des positions sur le terrain. La coordination des mouvements de l’Azawad réitère par ailleurs sa disponibilité à contribuer au retour de la paix .
Sidy mohamed Ould Mohamed est membre du MAA dissident, membre de la coordination a été joint par Sékou Gadjigo :
« Nous ne pouvons pas donner notre avis avant d’avoir écouté la Minusma, et ce qu ‘elle nous propose. Nous ne pouvons pas dire que cela est faisable ou pas. En tout cas, si c’est pour consolider les accords de cessez-le-feu, je pense que c’est logique, et c’est ce que nous réclamons depuis fort longtemps. Nous avons demandé à ce que les autorités maliennes assument leurs responsabilités et que de notre côté aussi nous restions à nos places respectives du 23 mai ».