La France et ses partenaires vont statuer sur la présence de la force Takuba au Mali, avant mi-février. L’information a été donnée ce mardi 02 février 2022, par le porte-parole du gouvernement français. Cette situation fait suite à l’expulsion de l’ambassadeur de France au Mali.
Le porte-parole du gouvernement français déclare que « la situation ne peut pas rester en l’état ». Gabriel Attal préconise ainsi de travailler avec les partenaires européens de la France d’ici la mi-février. L’objectif est de réfléchir sur l’évolution de leur présence dans le Sahel et prévoir une stratégie d’adaptation.
M. Attal estime aussi que les autorités de la transition « dirigent le pays vers un isolement progressif ». Il ajoute que la France « a pris acte » de l’expulsion de son ambassadeur du territoire malien. « On a rappelé notre ambassadeur, on ne va pas attendre qu’il soit expulsé pour le faire revenir en France », affirme ainsi le porte-parole du gouvernement français.
La politique extérieure de la France en cause
Au même moment, des députés de l’assemblée nationale française regrettent cette situation. Certains ont déclaré que la France ne peut pas « fermer les yeux sur l’évolution du comportement des Africains ».
D’autres estiment que « la politique extérieure de la France est dans l’égarement ». Jean Yves Le Drian, ministre français des affaires étrangères, a répondu que « ce n’est pas un évènement dû à l’illégitimité d’un gouvernement de coup d’État qui va enrayer notre lutte contre le terrorisme ». Rappelons que c’est suite à des propos de Le Drian qu’un ultimatum a été donné à l’ambassadeur de France au Mali pour quitter le pays.
Chaque partenaire a ses propres objectifs
Les relations entre Bamako et Paris deviennent de plus en plus tendues. Aussi bien au Mali qu’en France certains craignent que ces tensions ne conduisent à une rupture totale des relations entre ces deux pays. A l’instar de la France, le Mali entretient des relations de coopération avec d’autres puissances comme les États unis, la Russie ou la Chine. Que représente chacun de ces partenaires pour le Mali ? Pour l’économiste Abdoul Karim Diamouténé, « ces partenaires n’ont pas les mêmes façons d’agir sur le terrain». Car ajoute-t-il, chacun a ses propres objectifs.
Toutefois, le politologue Bréhima Mamadou Koné pense que le Mali perd beaucoup en cas de rupture avec la France. Il estime que la Russie et la Chine sont aujourd’hui plus capitalistes. “La France est un partenaire stratégique du Mali. Tandis que la coopération que le Mali est en train de tisser avec la Russie est purement militaire. Les pays asiatiques ne sont pas des pays sur lesquels nos états peuvent compter. Car se sont des pays capitalistes” souligne Bréhima Mamadou Koné
Signalons que depuis plusieurs mois, l’axe Bamako-Moscou est de plus en plus réchauffé. Alors que celui entre Bamako et Paris se dégrade. L’économiste Diamoutené rappelle qu’aucun pays ne peut se développer en comptant sur un autre. Il invite les autorités maliennes à mobiliser les ressources pour satisfaire les besoins de la population.