Le conseil des ministres a adopté un projet de loi portant relecture de la charte de la transition ce vendredi 4 février 2022. Le texte prévoit la prorogation de la durée de la transition. Il doit être voté par le Conseil national de transition.
Le projet de loi permettra de procéder aux ajustements nécessaires en vue d’une mise en œuvre efficiente des objectifs de la transition, peut-on lire dans le communiqué du gouvernement. Il prévoit donc l’adaptation de la durée de la transition aux recommandations des assises nationales de la refondation. Le texte annonce aussi la suppression du nombre de membres du gouvernement de transition. Cela pour une meilleure gouvernance politique, sociale, objective et efficiente, arguent les autorités.
Autre modification prévue par ce projet de loi, c’est l’augmentation du nombre des membres du Conseil national de transition. Celle-ci vise, selon le communiqué, à renforcer d’avantage l’inclusivité autour du projet de refondation de l’Etat. Quant à l’adaptation de la durée de la transition aux recommandations des assises de la refondation, le gouvernement explique qu’elle permettra de mener des réformes indispensables au retour à l’ordre constitutionnel. Toujours selon le gouvernement, ces modifications apportent aux ministres de la défense et de la sécurité la possibilité de recouvrer et d’exercer la plénitude de leurs attributions traditionnelles.
Le texte sur la table des membres du CNT
Ce projet de texte doit être, à présent, voté par le Conseil national de transition. Les membres du CNT ont été convoqués par le gouvernement ce vendredi 4 février à une session extraordianire, à cet effet.
Rappelons qu’après le coup d’état du 18 aoüt 2020, la charte de la transition adoptée à l’issue des concertations nationales prévoyait une durée de 18 mois. Un premier chronogramme adopté par le premier gouvernement de la transition avait fixé la tenue du premier tour de l’élection présidentielle couplée aux législatives au 27 février 2022. Un calendrier que les actuelles autorités de la transition estiment intenable, au regard des réformes indispensables à mener avant l’organisation des élections.
Une situation qui a abouti à l’imposition des sanctions économiques de la CEDEAO et de l’UEMOA sur le pays. Le changement de ce calendrier électoral a également provoqué des tensions diplomatiques entre le Mali et la France ainsi que d’autres partenaires européens. Lundi dernier 31 janvier, le gouvernement de transition a expulsé l’ambassadeur de France au Mali, en protestation aux déclarations du ministre français des affaires étrangères. Celui-ci a déclaré récemment que les autorités maliennes sont « illégitimes » et prenaient des « mesures irresponsables ».
L’Union Européenne interdit son territoire à cinq responsables maliens
La décision a été prise ce vendredi 04 février 2022 à Bruxelles. Les cinq responsables sont le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, le président du conseil national de Transition Malick Diaw, le ministre de la réconciliation nationale Ismaël Wagué, le ministre de la refondation Ibrahim Ikassa Maïga et le conseiller national de transition Adama Ben Diarra.
Le communiqué de l’union européenne indique qu’ils sont accusés de faire obstacle à la transition en cours dans le pays. Leurs avoirs sont aussi gelés et il est interdit aux personnes et entités de l’UE de mettre des fonds à leur disposition.