Les sanctions économiques imposées au Mali par la CEDEAO, impactent certaines activités dans les régions. C’est le cas des opérateurs de transfert d’argent et des transitaires. Ceux-ci affirment rencontrer des difficultés en ce moment.
C’est un cri de désolation pour ces opérateurs. Ils appellent les autorités de transition à trouver un compromis avec l’organisation sous-régionale pour une sortie de crise. C’est le même sentiment pour Moussa Fofana. Il est le gérant d’une agence de transfert d’argent à Kayes. Il témoigne que présentement « ses activités sont suspendues à cause de ces sanctions ».
« Chez nous à Kayes, nous travaillons avec Western Union et Moneygram. Au début, nous ne sentons pas l’impact des sanctions. Mais maintenant les effets se font sentir », explique Moussa Fofana. « Nous ne parvenons pas à effectuer des transferts d’argent à destination de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et de la Guinée », rajoute le gérant d’agence de transfert d’argent qui demande aux autorités de trouver une solution à cette crise.
L’embargo, un calvaire pour les transitaires
Modi Sissoko, est secrétaire d’un bureau de transit dans la même ville. Il affirme que la fermeture des frontières a été « un coup dur ». « Les impacts de l’embargo sont énormes à notre niveau. Depuis la déclaration de ces sanctions les transitaires sont les premiers à sentir leurs effets », regrette-t-il. « Nos gains reposent sur l’entrée et la sortie des marchandises », martèle Modi Sissoko.
A Sikasso, une région frontalière avec la Côte d’Ivoire, les populations font recours au transfert d’argent informel « basé sur la confiance ». Celui-ci se fait de main en main au sein d’un réseau d’interlocuteurs, des deux côtés de la frontière. Pour Bakary Mallé, opérateur de transfert d’argent, « c’est une question de confiance ». Il reconnaît que ce processus est « trop dangereux » présentement.
Un mois après les sanctions, ces populations essayent toujours de se débrouiller tant bien que mal. Ils espèrent un retour rapide à la normale.