Quel avenir pour les troupes françaises au Sahel ? La réponse devrait être connue ce mercredi après la réunion entre Emmanuel Macron et ses homologues nigérien, tchadien et mauritanien à Paris. Le ministre français des affaires étrangères a déclaré ce lundi que « la France va poursuivre son combat contre le terrorisme au Sahel mais pas au Mali ».
Jean Yves Le Drian s’exprimait sur une chaîne française ce lundi 14 février. « Si les conditions ne sont plus réunies pour être en mesure d’agir au Mali , le combat contre le terrorisme continuera à côté, avec les autres pays du Sahel qui sont tout à fait demandeurs », a indiqué le chef de la diplomatie française. Selon lui, il s’agit plutôt d’une réorganisation et non un départ du Sahel. D’ailleurs ette réorganisation devrait être au centre de la réunion de ce mercredi entre Emmanuel Macron et ses homologues du Niger, du Tchad et de la Mauritanie, trois pays membres du G5 Sahel. Les deux autres membres à savoir le Mali et le Burkina tous dirigés par des transitions, n’ont pas été invités.
Depuis le second coup d’état survenu le 24 mai au Mali, les relations entre le Mali et la France se sont tendues. La France a annoncé la réorganistion de son dispositif militaire dans le Sahel. Il y a quelques mois, la Force Barkhane s’est retirée de ses bases de Tomboutou et Tessalit. En janvier dernier les autorités maliennes ont expulsé l’ambassadeur de France au Mali. Une mesure en protestation aux déclarations du ministère des affaires étrangères et de l’Europe, Jean Yves Le Drian. Celui-ci avait qualifié les autorités maliennes d’ « illégitimes » et leurs décisions « irresponsables », suite à la demande de retrait des forces danoises du territoire par le gouvernement du Mali.
Des attaques signalées malgré la « montée en puissance de l’armée »
Les terroristes continuent de se signler dans le nord de certaines parties du pay. Deux soldats maliens ont trouvé la mort suite à une attaque contre leur poste, rapporte l’armée dans un communiqué. Elle déplore en revanche la perte de deux soldats.
À Tessit dans le cercle d’Ansongo, les villages de Tagalane et Tinahoget ont été attaqués dimanche matin par des hommes armés non identifiés. De sources locales, les assaillants ont brûlé le Centre de Santé communautaire CSCOM, saboté les installations du château d’eau avant de partir avec l’ambulance. Ces présumés djihadistes ont demandé aux populations de ces deux villages de quitter les lieux. Les mêmes sources indiquent que plus de 100 ménages ont déjà fui ces villages. Ils sont allés vers Ansongo, Gao mais aussi vers le Niger.
Rappelons que les FAMAS mènent des offensives dans certaines parties du centre et du nord depuis plusieurs semaines.
Départ des forces françaises, risqué pour les uns, salutaire pour les autres
A Ansongo comme à Tombouctou, les avis sont divergents. Pour certains le départ de la Force barkhane est risqué pour le pays. D’autres en revanche estiment qu’il est plutôt bénéfique pour le retour de la stabilité.
Pour Kadidiatou Keïta spécialiste des questions sécuritaires, le retrait de la force Barkhane du Mali pourrait avoir quelques répercussions sur la situation sécuritaire. Selon elle, l’armée malienne n’a pas les moyens nécessaires pour faire seule aux différentes menaces .