Le Centre carter, observateur indépendant de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation a présenté ce mercredi son rapport sur ce processus. Il ressort que « malgré les résultats modestes, les parties maliennes ont récemment franchi plusieurs étapes dans la bonne direction». Le document fait l’objet d’échange entre les acteurs et signataires de l’accord.
L’observateur indépendant estime que les discours des autorités au début de la transition avaient nourri l’idée de voir une « fenêtre d’opportunité ». Mais il regrette qu’à mi-parcours cet esprit reste à traduire dans la pratique. Cela pour produire des progrès tangibles et une meilleure appropriation nationale de l’accord.
Pour illustrer le manque de progrès dans la mise en œuvre de l’accord, l’observateur évoque l’irrégularité des réunions du comité de suivi de l’accord. A titre d’exemple : quatre sessions du CSA censés être mensuels ont eu lieu entre janvier et juillet 2021. Aussi, le rapport souligne le blocage au niveau de la création de la police territoriale et le découpage administratif et électoral. Notamment dans les nouvelles régions de Taoudéni et Menaka. Autre illustration des difficultés, c’est la non-ténue de la réunion du sous-comité du CSA dédié aux questions de justice, réconciliation et humanitaires en mars dernier. Cela, « en raison de l’absence de représentant du gouvernement », précise-t-il.
Dans son document, l’observateur note quelques avancées. Il s’agit de la délocalisation des rencontres du CSA et l’intégration des femmes dans ce comité. Le processus de désarmement, démobilisation réinsertion DDR a aussi été accéléré au cours de cette transition selon le rapport, se réjouit l’observateur indépendant.
Les groupes signataires quant à eux, regrettent « la mauvaise foi » affichée par les autorités de transition dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation. Toutefois, ils saluent cette rencontre d’échange sur le rapport de l’observateur indépendant et espèrent que ces recommandations feront bouger les lignes.
Attaye Ag Mohamed, de la délégation de la CMA au CSA
De son côté, le gouvernement rappelle sa détermination pour la mise en œuvre de cet accord. Toutefois le représentant du ministre de la réconciliation chargée du retour de la paix de la cohésion nationale et la mise en œuvre de cet accord a évoqué la nécessité d’une éventuelle révision de ce document.
Bassidi Coulibaly représentant du ministre de la réconciliation, de la paix et de la cohésion nationale