L’ouverture d’une enquête mixte et l’organisation de patrouilles conjointes le long de la frontière sont les principales décisions de la rencontre entre les délégations malienne et mauritanienne. Ces échanges ont eu lieu ce week-end à la suite de la disparition de civils mauritaniens prés de Nara.
Dans un communiqué conjoint, les deux parties se sont accordées sur la mise en place dans les meilleurs délais d’une commission conjointe ad hoc. Elle est chargée de rétablir les faits et de faire la lumière sur les derniers événements d’EL Ataye. La mission partagera aussi les résultats de l’enquête réalisée par les autorités maliennes sur les événements ayant entraîné la mort de 7 mauritaniens à Akor au mois de janvier dernier. Le document indique que la commission est aussi chargée de mutualiser les informations afin de prévenir de tels événements. Les délégations ont également convenues d’organiser des patrouilles conjointes le long de la bande frontalière.
Une enquête ouverte à Bamako aussi
Des enquêtes ont aussi été ouvertes ce dimanche 13 mars par le cabinet du procureur du tribunal militaire de Bamako pour situer les responsabilités sur ces événements. Dans un autre communiqué publié le même jour sur les réseaux sociaux, les autorités militaires du Mali ont interdit toute circulation de personnes civiles dans les zones de la forêt de Wagadou et de la forêt de Gringalé, où se déroule l’opération militaire « MALIKO ».
Cette décision est prise selon le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation pour prévenir toute dégradation de bon voisinage entre la Mauritanie et le Mali mais aussi préserver l’intégrité physique, ainsi que les biens des citoyens maliens et mauritaniens.
Une issue pour blanchir les militaires maliens
Pour l’analyste des questions diplomatiques et stratégiques Birahim Soumaré, la réalisation de cette enquête aura un double avantage. Il estime qu’elle permettra non seulement de prouver que les militaires maliens ne sont pas liés à cette disparition des citoyens mauritaniens. Mais, aussi d’identifier les stratégies utilisées par les terroristes dans cette zone frontalière afin d’organiser des patrouilles conjointes dit-il .