Des rumeurs faisant état d’ultimatum lancé à la population d’Andéraboukane ont circulé ce dimanche sur la toile. Elles sont démenties par les autorités régionales. Mais la peur a déjà gagné des familles qui ont quitté la localité.
La situation reste toujours tendue dans le cercle d’Andéraboukane, région de Ménaka. Des combats opposent depuis quelques jours, les jihadistes de l’EIGS au mouvement pour le Salut de l’Azawad dans cette région. Des hélicoptères de l’armée malienne ont procédé à des frappes dans la zone ce week-end.
A Ménaka, une autorité régionale citant le chef du village d’Andéraboukane, dément les rumeurs faisant état d’ultimatum donné aux habitants du village. Elle affirme que le chef du village d’Andéraboukane lui a rapporté que les hommes armés n’ont jamais demandé aux populations de quitter le village. Ce dernier présent ce lundi matin à Menaka a été appelé par son fils pour démentir cette rumeur qui enfle sur les réseaux sociaux. Il explique qu’un présumé jihadiste à moto est venu dire aux habitants qu’ils n’ont jamais donné d’ultimatum. En attendant d’en savoir plus, des ménages ont commencé à quitter les lieux. Certaines familles sont déjà arrivées dans la ville de Menaka. Aucune personne parmi ces déplacés approchés ne confirme l’ultimatum mais ils disent avoir quitté à cause de la peur. C’est donc la confusion à Andéraboukane. Cette ville malienne frontalière du Niger, où l’État est absent depuis des années.
« Menace » des terroristes, une stratégie pour défier les autorités
Pour certains spécialistes des questions sécuritaires, ces « récurrentes menaces » des jihadistes contre les populations sont des stratégies pour défier les autorités du pays. Selon Alhouseyni Guindo, chargé de recherche au centre d’analyse sur la gouvernance et la sécurité au Sahel, l’état doit continuer à s’assumer devant ces présumés jihadistes. Il doit le faire pour mieux sécuriser les personnes et leurs biens.