L’éducation des enfants en situation de handicap reste un défi au Mali, rapportent des organisations de défense des droits des personnes handicapées. Une situation qui touche plus les filles handicapées, selon ces organisations. Elles préconisent la construction d’écoles spéciales et professionnelles pour ces couches défavorisées.
Sadio Sangaré est une non-voyante, elle a puis poursuivre normalement ses études à l’Institut des Jeunes Aveugles du Mali. Ces soucis ont commencé après le BAC, quand elle a été insérée dans le système classique universitaire.
« Celui qui habite loin, si ses parents n’ont pas assez de moyen, peut venir en retard à cause de son handicap », affirme Sadio Sangaré. « A l’université, les non-voyants sont obligés d’acheter les copies des cours puis les retranscrire en braille », rajoute la jeune dame. Elle révèle que certaines de ses camarades se trouvant dans la même situation ont « abandonné l’école » face aux difficultés.
L’implication des parents, un facteur important
Awa Keita stagiaire à l’institut des jeunes aveugles (IJA) abonde dans le même sens. Elle souhaite que les parents s’impliquent davantage dans l’éducation des filles mal-voyantes.
« Certains ont abandonné l’école à cause de leur handicap. Parce qu’ils avaient du mal à y faire face », témoigne Awa Keita. La jeune stagiaire déplore l’attitude de certains parents qui pensent qu’une fois avoir inscrit leurs enfants à l’IJA, « ce dernier doit se débrouiller ».
La précarité, un frein pour la scolarisation des filles
Les responsables de l’Union Malienne des Aveugles du Mali estiment que la situation de précarité de certains parents, constitue un frein à la scolarisation de ces filles.
« Souvent des parents en raison de leur précarité ne sont pas en mesure d’assurer les frais de scolarité des filles. L’institut intervient lorsqu’il est avisé à temps » indique Hadji Barry, président de l’UMAV, l’Union malienne des aveugles. Pour lui, « beaucoup d’efforts doivent être faits pour essayer de les accompagner »
Les filles non-voyantes déclarent que l’éducation est leur seule chance de vivre dignement dans la société. Ainsi, les responsables de l’UMAV demandent à l’État d’investir dans la scolarisation massive de ces filles.
L’État doit construire des écoles spéciales et professionnelles
Les filles sourdes-muettes sont aussi confrontées aux mêmes difficultés lors de leurs cursus scolaires. Selon le directeur par intérim de l’association malienne des sourds-muets, l’État doit construire des écoles spéciales et professionnelles pour relever les défis liés à la scolarisation des filles.
Moussa Keïta, directeur par intérim de l’association malienne des sourds-muets