Le Secrétaire général de l’ONU demande aux autorités de la transition et leurs partenaires d’accélérer les discussions pour un retour à la normale dans le pays. Antonio Guterres se dit préoccupé par les sanctions de la CEDEAO, la situation sécuritaire et le retard pris dans l’application de l’Accord pour la paix au Mali.
L’annonce est faite dans un rapport de 22 pages du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Mali, publié le 30 mars dernier. Le document note les « efforts déployés au cours de la dernière décennie » dans le pays. Mais il souligne aussi que « la crise a malheureusement gagné en complexité, tant sur le plan de la sécurité que de la gouvernance ». Le secrétaire général de l’ONU se dit « préoccupé par la situation de plus en plus précaire des droits humains dans certaines parties du pays et par l’incidence des violations commises sur la population ».
Antonio Guterres indique que les recommandations formulées lors des consultations nationales illustrent que le peuple malien a beaucoup souffert et aspire à des solutions durables, dont l’avènement d’un État fort et responsable. “Pour que les réformes définies par les consultations nationales soient réalisées et soutenues, il faut qu’un consensus solide se dégage entre les acteurs politiques du Mali”, précise-t-il.
Mise en œuvre de l’Accord pour la Paix : l’ONU regrette un retard
Le Secrétaire général de l’ONU salut le « dialogue en cours entre le Mali et la CEDEAO ». Cependant, il déplore la lenteur de l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Il se dit également préoccupé par la situation précaire des droits humains dans certaines parties du pays et par l’incidence des violations commises sur la population. “Aucun effort ne doit être ménagé pour enquêter sur ces violations et traduire rapidement les auteurs en justice”, indique le rapport.
Antonio Guterres est revenu sur le retrait de l’opération Barkhane et Takuba du Mali. Selon lui, ce retrait créera un vide sécuritaire, avec des répercussions pour la MINUSMA. Il demande de nouveau aux donateurs de répondre plus généreusement à l’appel humanitaire pour le Mali.
« Des accusations visant à ternir l’image des FAMa », regrette l’armée
L’État-major général des Armées du Mali dément les informations portant sur des exactions des civils à Moura. Cette mise au point intervient après que les États-Unis, l’Union européenne et Human Rigths Watch aient accusé l’armée et des supplétifs russes d’exactions sur des civils. Selon l’État-major, « les porteurs de ces informations n’ont d’autres objectifs que de tenir l’image des FAMa résolument engagées dans la lutte pour la liberté, la sécurité et la protection des populations ».
Dans son communiqué, l’état-major général des armées dénonce des allégations « infondées » d’exactions sur des populations civiles. Il explique qu’au cours des opérations, les terroristes ont opposé une farouche résistance. Pris en étau, ces groupes armés tentant de fuir la localité sur les plaines ont été interceptés et neutralisés par le Mi 35 en couverture. Après le contrôle total de la localité, la note précise que les forces armées ont procédé à un tri, des recherches et d’identifications des terroristes déguisés et dissimulés parmi les populations civiles.
Selon l’état-major général des armées, lors de cette action aéroportée et aéroterrestre, des drones de surveillance, ainsi que 5 hélicoptères dont 3 de transport Mi 171 et 2 de combat Mi 35, ont été mobilisés pour la circonstance. À cela, s’ajoute 4 groupes d’action de forces spéciales ayant permis de cerner la zone de regroupement des terroristes.
Les populations opprimées et otages des terroristes ont salué cette opération, dixit le communiqué.