Un colloque national s’est ouvert ce lundi 11 avril 2022 au Centre international des conférences de Bamako. La rencontre de trois jours porte sur : « comment rendre les frontières plus sûres ?». Des propositions pour la création d’une direction de garde-frontières sont attendues à la fin des échanges entre les gouverneurs des régions, des représentants de la société civile et les partenaires techniques et financiers.
“Pour élaborer une bonne stratégie de sécurisation de ces zones, il faut renforcer la coopération entre États, mais aussi entre les populations”. C’est du moins ce qu’estime Daouda Biga, participant venu de Gao, ville frontalière avec le Burkina Faso et et le Niger.
« Il faut faire des signes de développement au niveau des frontières, c’est ce qui pourra nous éviter certains problèmes. Nous avons besoin des uns et des autres, car rien ne peut marcher dans le désordre », ajoute Daouda Biga. Pour lui, c’est ensemble que « nous pouvons trouver des solutions ».
« Les jeunes ne peuvent pas rester en marge du processus »
Du nord au sud, d’est à l’ouest, les populations notamment les jeunes doivent être plus impliquées dans les processus pour un retour rapide et durable de la paix et la sécurité. « Il y a tellement de choses qui se sont passées dans les zones frontalières. La jeunesse peut apporter beaucoup de choses », affirme Dimitri Samaké. Pour le Président du conseil régional de la jeunesse de Koulikoro, « il faut que la jeunesse soit impliquée en amont et en aval de ce processus », « parce que nous sommes impliqués dans la sécurisation et nous sommes victimes », dit-il.
« On aura besoin de l’appui de tous »
Le Ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation affirme que la stratégie qui sortira de ces échanges sera un grand pas vers la sécurisation du pays. Colonel Abdoulaye Maïga ajoute que « ces dernières années, avec les problèmes d’insécurité, nous nous accordons tous sur le fait que la porosité, malheureusement, constitue notre vulnérabilité structurelle ». Selon lui « il va falloir trouver une solution définitive ». Et pour cela, le ministre rappelle qu’ils auront « besoin de l’appui et l’expertise de tout un chacun pour nous aider à sortir de cette situation ».
Ces échanges porteront aussi sur la création d’une direction des gardes de frontières. “Le but n’est pas de créer une nouvelle force, mais de mutualiser les ressources disponibles notamment la garde nationale, la gendarmerie.” conclut le porte-parole du gouvernement.