Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, entame à partir de ce dimanche une visite d’Etat de trois jours en Algérie sur invitation de son homologue algérien Abdel Aziz Boutéflika. Cette visite, selon un communiqué de la présidence, s’inscrit dans « une tradition séculaire de liens de fraternité, de solidarité et de bon voisinage entre les peuples algérien et malien ». D’autres questions comme le processus de paix inter-malien devraient être aussi abordées au cours de cette visite.
La coopération bilatérale, la sécurité dans le sahel, mais surtout le processus de paix inter-malien seront entre autres les questions abordées. Selon la présidence de la République malienne, cette visite devrait permettre « de dynamiser la coopération et les échanges entre les deux pays ». Cependant les négociations inter-maliennes devraient avoir une place de choix dans les entretiens entre les deux chefs d’Etat.
L’Algérie, chef de file de l’équipe internationale de médiation a abrité pendant huit mois, les pourparlers de paix inter-Maliens. Ce long processus a été couronné par le paraphe d’un projet d’accord entre le gouvernement malien et certains groupes armés du nord. Même si les mouvements rebelles de la coordination ont refusé de signer le document. Ce nouveau blocage dans le processus de paix va sans doute occuper une place de choix dans les discussions entre IBK et les autorités algériennes.
Cette visite est la deuxième du Président malien depuis son arrivée au pouvoir en 2013. IBK s’était déjà rendu en Janvier 2014, dans la capitale algérienne. Au cours de ce déplacement, les deux chefs d’Etat avaient souligné la nécessité de renforcer la coopération entre les deux pays par la création d’un comité bilatéral sur le Nord. Cette structure aurait pour mission, le suivi de la mise en œuvre des décisions prises dans le cadre du règlement de la crise du nord du Mali.
La visite du Président IBK intervient au moment où une partie des belligérants n’a toujours pas paraphé le projet d’accord d’Alger. Pour certains observateurs, ce déplacement pourrait être une occasion pour IBK de demander au chef de file de la médiation de mettre la pression sur les groupes non signataires.
Abdoulaye Niang, directeur exécutif du Centre d’études stratégiques « Sènè », joint par Sékou Gadjigo.
« En cette période où il y a des difficultés entre les parties belligérantes de s’accorder sur le projet d’accord préparé par la médiation, ce n’est pas tellement approprié pour l’Algérie de recevoir le président de la République du Mali. Si c’était que les deux parties avaient paraphé, il pouvait partir pour remercier l’Algérie pour l’effort ainsi consacré. A la lecture analytique du document, l’Algérie ne joue pas pour l’intérêt supérieur du Mali ».
Qu’est ce qu’on peut attendre comme message fort de la part du président IBK à son homologue Algérien face au refus des mouvements de la coordination de parapher le projet d’accord ?
« En fait, il n’a pas grande chose à dire que de demander de mettre la pression sur la CMA. Mettez-les la pression ! Ce qui va se passer. Car quand la pression va continuer ils vont parapher. Mais la communauté internationale et l’Algérie vont céder sur les demandes supplémentaires qui ont été formulées par les populations de la localité de Kidal ».