Pas d’évolution significative dans les négociations. Convoquées à Alger pour une «cérémonie de paraphe du projet d’accord de paix par la coordination», les délégations restent en stand-by en attendant, le programme officiel décidé par la médiation.
Dans les coulisses, les rencontres informelles se multiplient loin du regard des médias, et chacun veut croire à une «issue heureuse» de cette nouvelle rencontre en Algérie.
Officiellement personne ne veut parler d’un 6ème round des négociations. Trois jours après leur arrivée dans la capitale algérienne, les délégations poursuivent leurs discussions, sans rentrer toutefois dans le vif du sujet.
La cérémonie de paraphe par la CMA, annoncée par le chef de file de la médiation, n’a pas encore eu lieu. Réunions et tractations sont en cours, en attendant, peut-être, de parvenir à un compromis. La CMA a annoncé qu’elle ne signera pas le document d’Alger «en l’état actuel».
Hier, la médiation a reçu justement la délégation de la Coordination des Mouvements Armés. Mais difficile de savoir ce qui s’est dit au cours de cette rencontre. «Nos échanges ont été intéressants», explique Moussa Ag Acharatoumane de la CMA, sans donner plus de détails. A la question de savoir si la CMA va parapher le projet d’accord, il se limite à répondre que «rien n’est encore décidé. Les débats sont en cours».
De leur côté, les représentants de la Plate-forme des groupes armés, ont également été reçus hier après-midi par la médiation. Le secrétaire général du Gatia, a qualifié «d’échanges courtois» cette rencontre. Les membres de la Plate-forme se disent «patients» en attendant de prendre connaissance du programme officiel de la médiation.
Quant à la délégation du gouvernement malien, elle est conduite par le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop. Ce dernier est arrivé dans la capitale algérienne il y a quelques heures, en provenance des Etats Unis.
La communauté internationale doit faire preuve d’exigence et d’intransigeance pour faire bouger les choses. Une opinion que défend Maître Amadou Tièoulé Diarra. Selon lui, à ce stade, on ne peut pas dire que la médiation a échoué. Maître Amadou Tièoulé Diarra est professeur à l’université des sciences juridiques de Bamako.
«Je ne crois pas qu’il y ait un échec total. Parce que dans la médiation, il y a les moyens de contraintes qui s’exercent. Le fait que le gouvernement et une partie des groupes armés retournent en Algérie, sur la demande des groupes armés qui n’ont pas accepté le préaccord, laisse comprendre que les résistances qui sont au Nord sont celles de ceux qui ne veulent pas la paix. Et par conséquent, il est possible d’y arriver sans eux. La communauté internationale doit faire preuve d’exigence et d’intransigeance.»