Les Mouvements du nord ont annoncé hier aux médiateurs internationaux qu’ils parapheraient le mois prochain un accord de paix. Cette décision a été annoncée par le porte-parole du Mouvement national de libération de l’Azawad.
Dans un courriel adressé à une agence de presse, Moussa Ag Acharatoumane, porte-parole du MNLA, a indiqué que les mouvements avaient décidé de donner leur accord à la signature du document à la suite des efforts déployés par les institutions et pouvoirs internationaux.
Pour autant cet engagement à parapher est un engagement conditionné. Le porte-parole nuance son propos en indiquant qu’un accord définitif ne sera toutefois possible que si les revendications énumérées le mois dernier lors de la réunion à Kidal sont satisfaites.
Un « oui-mais » en quelque sorte qui n’ébranle pas toutefois Bamako. Zahabi Ould Sidi Mohamed le Ministre de la réconciliation nationale en visite en France à déclaré ce matin sur RFI qu’« au Mali, tout le monde est fatigué de cette guerre. Aussi bien dans les camps des réfugiés que dans les régions du Nord. La grande majorité des communautés du Nord est pour l’accord« .
Du coté de la médiation, le représentant de la CEDEAO à Bamako estimait ce lundi qu’avec ou sans paraphe de la CMA, l’accord sera signé le 15 mai.
La réouverture de négociations avant la signature définitive de l’accord d’Alger, c’est la condition exigée par la CMA pour parapher le document. Le Mouvement National de Libération de l’Azawad l’a confirmé aujourd’hui.
Mossa Ag Acharatoumane est le chargé de communication du MNLA. Il est joint au téléphone par Mouhamadou Touré.
« Nous avons toujours émis ce vœux. Un moment donné ça n’avait pas marché, mais je pense que les uns et les autres ont compris la nécessité de rouvrir des discussions entre la CMA et le gouvernement malien. Donc c’est dans ce cadre, que nous avons donné notre accord pour le paraphe et ensuite pour qu’on engage des discussions avec le gouvernement malien. »
Et si les deux parties refusaient de rouvrir les négociations après le paraphe, qu’est-ce-qui va se passer ?
« Nous, on s’engage à travers un principe qui a été acquis par les trois parties. C’est à dire la coordination, le gouvernement malien et la médiation internationale. Donc, c’est à partir de ce principe que nous on donne notre accord pour parapher. »
Après le paraphe, sans des discussions avec le gouvernement, vous n’allez pas signer l’accord le 15 mai ?
« Pour le moment, le 15 mai n’est pas à l’ordre du jour. Pour le moment on va faire ce premier pas, de faire le paraphe. Ensuite on va discuter avec le gouvernement malien. C’est à la suite de ces discussions qu’on verra bien ce qui va advenir. »
La médiation affirme avoir la confirmation du paraphe de l’accord par la CMA. Cependant, selon elle, la coordination déclare qu’elle paraphera mais pas avant le 30 avril prochain. Les membres de la coordination devraient se réunir à Ouagadougou à cette même date.
Le processus de paix ne sera pas bloqué parce qu’une partie n’a pas signé l’accord d’Alger. Cette déclaration est du ministre de la réconciliation nationale. Une délégation du Mali dirigée par les ministres Choguel Kokala Maïga et Zahabi Ould Sidi Mohamed est rentrée de Paris hier dans la nuit. L’objectif de cette mission était d’expliquer à la communauté malienne et à l’opinion internationale le contenu de l’Accord de paix.
Le ministre de la réconciliation nationale Zahabi Ould Sidi Mohamed est au micro de nos confrères de RFI.
« Trois des parties ont paraphé et sont prêtes à signer. Il reste une, qui n’a pas encore paraphé. Si elle ne signe pas c’est pas la fin du monde. L’accord aussi a prévu que la communauté internationale devait prendre des sanctions ciblées contre ceux qui ne veulent pas la paix. Il y a les communautés du Nord, dont la grande majorité est pour l’accord, alors vous vous allez me dire parce qu’il y a une partie qui ne veux pas d’accord que tout le monde doit s’arrêter ? Moi, je vous dirai non ! On sait que certains mouvements aussi sont manipulés par les narcotrafiquants et également par les extrémistes qui ont élu domicile dans le Nord du Mali et peut être qu’ils ont même peur de ces gens. C’est pourquoi ils ne peuvent pas signer. Si on parle vraiment de population, elle est fatiguée. Au Mali, tout le monde est fatigué de cette guerre là. Les terroristes ont toutes sortes de techniques pour démoraliser les gens, et on va faire face à ça« .