Des combats ont opposé hier à Léré des rebelles et l’armée malienne. Ces combats ont éclaté quelques heures après une attaque surprise à Goundam au cours de laquelle deux militaires et un enfant ont été tués. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé à « une cessation immédiate des hostilités », se disant « profondément préoccupé par les graves violations du cessez-le-feu ces derniers jours, à un moment critique dans le processus de paix ».
Le Ministère malien de la Défense a affirmé dans un communiqué, « que le MNLA, le HCHUA et leurs alliés terroristes, après avoir assassiné hier matin le chef de peloton de Goundam, son adjoint et une fillette, se sont attaqués dans l’après-midi, à visage découvert, aux forces du Mali stationnées à Léré ». Selon des habitants, joints au téléphone, les affrontements ont été lancés en milieu d’après midi par « des groupes de rebelles touaregs armés arrivés à bord de véhicules par l’ouest de la ville, du côté de la frontière mauritanienne ».
Un élu local a confirmé les affrontements précisant que tout le monde s’était caché à la maison. « Les rebelles tirent, l’armée malienne aussi », a-t-il affirmé. Les combats ont cessé dans la soirée.
Ce matin, la ville était sous contrôle de l’armée malienne. La CMA avait prévenu mardi soir qu’il ne lui restait « d‘autre choix que celui d’user de son droit à l’exercice de la légitime défense pour protéger les populations civiles, ses hommes et ses positions » après la prise de Ménaka.
Elle incriminait « des éléments de l’armée malienne et des milices ». Des accusations rejetées par le gouvernement qui a assuré lundi soir avoir appris « avec une grande surprise et une forte préoccupation » les affrontements dans cette ville.
Pour le journaliste écrivain Serge Daniel, ces affrontements ne remettent pas en cause les négociations d’Alger. Il estime que c’est un coup de canif dans le processus de paix. Selon lui , « il est probable qu’on obtienne un cessez-le-feu dans 48 heures ». Serge Daniel est joint au téléphone par Mouhamadou Touré.
« Ce n’est pas à mon avis la fin ou l’échec des négociations d’Alger. C’est un coup de canif dans le processus de négociation, mais je pense que de part et d’autre la médiation est en train de travailler à ce que les négociations reprennent officiellement et assez rapidement ».
Est-ce-qu’il faudra renégocier le cessez-le-feu ?
« Il faut obtenir un cessez-le-feu. Donc actuellement je sais que la médiation, les bonnes volontés, les diplomates sont en train d’appeler les deux parties pour obtenir un cessez-le-feu. Donc, je pense qu’il est probable qu’on obtienne le cessez-le-feu dans 48 heures, pour une raison essentielle. C’est à dire que ce sont les positions sur le terrain. Si, par exemple, les rebelles avaient pris la localité de Léré, ils seraient tentés de dire nous allons aller à Nampala, nous allons aller à Diabali etc… Ils vont tenir compte forcément donc du fait que leur avancée a été stoppée ».
Hier, sur nos antennes, le chargé de communication du MNLA Mossa Ag Acharatoumane déclarait qu’il faudra régler cette situation pour le moment avant de parler de l’accord ou de la signature ?
« Ce sont des propos de négociation. C’est tout à fait normal qu’il s’exprime comme ça. La CMA ne parle pas du tout de la même voix. D’autres au sein de la CMA estiment que c’est un coup de canif dans les négociations, mais qu’ils sont plutôt pour la poursuite des discussions ».
On l’a appris dans la matinée le colonel Assalat Ag Habi, chef du MNLA à Ménaka et ses combattants ont rejoint les groupes armés de la plate-forme.
Joint au téléphone par Studio Tamani, l’intéressé a confirmé cette information.