Après les affrontements de la semaine dernière et du dernier week-end, la situation est calme aujourd’hui dans le septentrion. L’équipe de médiation internationale continue de croire à l’échéance du 15 mai pour la signature de l’accord de paix définitif. Cela, en dépit d’un contexte tendu dans plusieurs localités du nord.
Malgré le calme relatif qui prévaut sur le terrain, la situation reste tendue dans le nord du Mali. Toutefois aucun combat n’a été signalé aujourd’hui.
En revanche , les différents mouvements campent sur leurs positions malgré l’appel de la Minusma qui demande aux parties de revenir à leurs déploiements initiaux. Depuis la prise de Ménaka par le Gatia, la Coordination des Mouvements de l’Azawad a lancé des attaques contre plusieurs positions de l’armée malienne.
Selon le Ministère malien de la Défense ces affrontements qui se sont déroulés à Léré, Bintagoungou et Diré ont fait de nombreux morts et des dégâts matériels dans les deux camps. De plus des combattants ont été faits prisonniers.
Un membre de la médiation internationale a déclaré aujourd’hui que la médiation et la communauté internationale sont actuellement en train d’envisager des sanctions contre ceux qui empêcheront l’application de l’accord après sa signature.
La Commission Technique Mixte de Sécurité que préside la MINUSMA, s’est réunie ce week-end à Gao avec des représentants du Gouvernement, de la Plateforme et de la Coordination. Au cours de cette réunion les conclusions de l’Equipe Mixte d’Observation et de Vérification chargée de vérifier les faits sur le terrain et de faire rapport à la CTMS ont été présentées. Deux missions ont été conduites le 29 avril à Ménaka et à Tombouctou.
Les conclusions des deux missions établissent sans équivoque des violations des accords de cessez-le-feu par les protagonistes, Plateforme et Coordination. Le 1er mai, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a condamné ces violations, tout en rappelant que des sanctions ciblées pourraient être prises. La MINUSMA, pour sa part, a condamné sans appel les exactions commises ces derniers jours dans le nord du Mali.
Elle souligne que les parties engagées sur le terrain doivent impérativement et immédiatement cesser toute hostilité.
C’est ainsi que la Minusma a demandé à la Plateforme de se retirer sans délai, de la ville de Ménaka. Elle a également demandé à la Coordination de se retirer des positions nouvellement occupées, là aussi, sans délai. Une réunion du CTMS va statuer prochainement sur la mise en œuvre des dispositions afin que cessent les hostilités.
La Coordination des mouvements de l’Azawad a décidé d’annuler sa réunion prévue à Ouagadougou, qui devait être consacrée au paraphe et la signature de l’accord. Selon Mossa Ag Attaher porte-parole du MNLA, des responsables de la Coordination des Mouvements de l’Azawad sont pourtant en ce moment dans la capitale Burkinabé. Toutefois, la CMA reste sur sa position de refus d’envisager un paraphe avant la résolution de la situation actuelle.
Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy a appelé dimanche à Bamako à ne « pas rater l’occasion » de conclure un accord de paix au Mali, lors d’une visite de quelques heures dans le pays. « Notre objectif est double: appuyer le gouvernement pour la paix et rendre visite aux militaires espagnols au Mali », a déclaré le premier ministre après un entretien avec le président malien Ibrahim Boubacar Keita.