A Bamako comme dans d’autres localités du Mali, de nombreux citoyens sont mécontents du fait de la non prise en compte de certains médicaments par l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO). Cette semaine, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CANAM) affirme être à pied d’œuvre pour réviser la liste des médicaments établis depuis 2012 pour soulager les populations.
Sur le visage des patients rencontrés par Studio Tamani ce mercredi (14/7/21) devant des pharmacies en commune 4 du district de Bamako, on pouvait lire la tristesse. Difficile pour eux, disent-ils, de comprendre pourquoi les produits inscrits sur leurs ordonnances ne sont pas pris en compte par l’Assurance Maladie Obligatoire.
Ils témoignent : « je viens de sortir d’une pharmacie et je n’ai pas eu mon médicament. Je suis obligé de payer cher maintenant, hors AMO, le médicament coûte 35.000 FCFA et avec AMO c’est 6.350 FCFA. Franchement, je ne suis pas content ». « Les médicaments coûtent chers, si tu n’es pas assuré par l’AMO ce n’est pas facile à acheter. Nous sommes malades, il faut que les autorités trouvent une solution ».
« Face à cette situation et dans la plupart du temps, les pharmaciens sont pointés du doigt par les populations », affirme Dr Richard Boubacar, président de l’ordre des pharmaciens du district de Bamako. Il rajoute qu’« il faudrait une relecture de la liste des médicaments », avant d’indiquer que « l’ordre des pharmaciens du Mali a essayé de souligner cet état de fait au niveau de la CANAM ». Le président de l’ordre des pharmaciens du district de Bamako souligne que cette situation leur pose à eux aussi des problèmes.
De son côté, la caisse nationale d’assurance maladie (CANAM) rassure que des dispositions sont en cours pour augmenter les médicaments pris en charge par l’assurance.
« Il y a une liste provisoire qui doit être révisée par les prescripteurs, les pharmacies, les grossistes et la CANAM », rassure Seydina Oumar Haidara, chef du service Actuariat à la CANAM. Il précise même que « la révision de la liste est une obligation pour tenir compte des nouvelles maladies et des nouveaux médicaments qui apparaissent sur le marché ». « J’espère que cette nouvelle liste va tenir compte des besoins de la population », conclut M. Haidara.
Le chef du service Actuariat à la CANAM affirme toutefois que les recommandations issues de cet atelier devront être validées par un arrêté ministériel dans les prochains jours, pour leur application.