Certains habitants de Tombouctou, Kidal et Tessalit se réjouissent de la fermeture annoncée des bases militaires de la force Barkane dans leurs zones. Suite à cette décision rappelée vendredi (8/7/21) par le président français, le Collectif « une Voix pour Tombouctou » a estimé « qu’il est temps que la force française laisse les forces armées maliennes défendre, à elles seules, l’intégrité territoriale du Mali ».
« Même si Barkhane part, je ne pense pas qu’on va sentir quelque chose. Il n’y aura aucun impact » a martelé Hasni Ag Ahmed, habitant de Tessalit dans la région de Kidal. « Depuis très longtemps, on ne voyait jamais Barkhane si ce n’est, dans les alentours, les hélicos qui passent par-ci et par-là », ajoute-t-il. « Barkhane ne permet pas aux armées nationales et celles du Sahel de mettre en pratique les compétences acquises », déclare le Collectif « une Voix pour Tombouctou ». Selon Boubacar Mahamane Maïga, membre du collectif, l’armée malienne est suffisamment formée, de nos jours, pour faire face aux réalités du terrain. Selon lui, « pour juger de la performance d’une chose, il faut la voir à l’œuvre ».
À l’issue du sommet du G5 Sahel de vendredi dernier, le président Emmanuel Macron a déclaré que la présence des militaires français s’articulera désormais autour de deux missions essentielles. L’entraînement et la formation d’une part et l’intervention rapide d’une autre part.
« Ce programme doit permettre aux pays du Sahel de se préparer, au mieux pour prendre le relais après cette fermeture progressive annoncée des bases de Barkhane au Nord du pays », souligne Ibrahim MAIGA, expert des questions sécuritaires. Selon lui, au-delà des divergences politiques existantes, les dirigeants des pays concernés sont conscients des bénéfices réciproques de leur coopération militaire en matière de lutte contre le terrorisme. Ibrahim MAIGA, chercheur indépendant sur les questions de paix et de sécurité :