La situation reste toujours tendue à Farabougou. Un accord de cessez-le-feu avait été conclu le 14 mars dernier à Farabougou dans le cercle de Niono entre les groupes armés jihadistes et les chasseurs traditionnels « donsos » sous l’égide du Haut Conseil Islamique du Mali. Si les populations affirment que le cessez-le-feu a été rompu. De son côté, le haut conseil islamique affirme ne pas être au courant de cette nouvelle. Toutefois, ses responsables reconnaissent qu’il y a des difficultés dans la mise en œuvre de l’accord.
Selon les populations locales, l’accord de cessez-le-feu est bel et bien rompu. Un élu local, qui témoigne sous anonymat, affirme que la situation « n’a jamais été aussi critique » qu’elle ne l’est maintenant. « C’est notre première fois de constater ce qui nous est arriver ce samedi 3 juillet 2021 depuis la signature de l’accord », déplore l’élu. « C’est aux environs de 9h10 qu’on a retrouvé le corps d’un des nôtres dans son champ », rajoute-t-il. Il signale aussi que dans le village de « Kouroumangué, certains habitants ont eu peur et ont voulu revenir à Dogofry ». Selon la même source, « deux personnes seraient tuées parmi les fugitifs ». L’élu local rappelle ainsi qu’« ôter la vie d’une personne ne fait pas partie de l’accord ».
« Pour le moment nous, nous ne confirmons pas » une violation du cessez-le-feu, « car nous n’avons été saisis par aucune des parties pour le moment », martèle de son côté le haut conseil islamique, principal négociateur de cet accord. Toutefois, ses responsables affirment qu’il y a des difficultés dans la mise en œuvre de l’accord. Selon Mouhamadou Moupha Haidara, membre du haut conseil Islamique du Mali (HCIM), « à Dougani, au mois de mai dernier, un donso était parti chasser vers Séribala, sur le chemin du retour, quatre peuls l’ont tué ». Suite à cet incident, ajoute-t-il, « les donsos ont riposté en tuant sept peuls ». « Jeudi passé, près de Dougani, les donsos ont encerclé un village peul », révèle la même source.
Par ailleurs, à Dinangourou, dans le cercle de Koro, la situation n’a toujours pas évolué, selon des sources locales. Les habitants restent toujours sous l’embargo des présumés djihadistes, indiquent des habitants de la localité.