Paris annonce la reprise des opérations militaires conjointes ainsi que des missions nationales de conseil avec le Mali, suspendues depuis le 3 juin dernier. Cette décision est aussi motivée, selon le communiqué du ministère français des armées, par la nécessité pour la France de rester engager « aux côtés de ses alliés européens et américains au Sahel ». Pour des experts en sécurité, cette relance des activités militaires conjointes était « nécessaire » pour faire face à la menace djihadiste. Ceux-ci indiquent aussi que la reprise sera accompagnée d’une nouvelle stratégie de lutte contre le terrorisme.
Dans ledit communiqué, Paris annonce qu’« à l’issue de consultations avec les autorités maliennes de transition et les pays de la région, la France prend acte des engagements des autorités maliennes de transition », et a « décidé la reprise des opérations militaires conjointes ainsi que des missions nationales de conseil ».
Le Mali et la France avaient besoin de cette reprise des opérations conjointes, indiquent des spécialistes de questions sécuritaires. Lemine Ould Selem, un spécialiste du Sahel a déclaré sur RFI que cette décision de reprise des opérations est réaliste. Selon lui, « arrêter la coopération pouvait pousser une partie de l’armée malienne à faire davantage de concessions aux jihadistes ».
Il faut rappeler qu’Assimi Goïta avait reçu en audience à Bamako ces dernières semaines, des émissaires du président Emmanuel Macron. Des sources indiquent que dès cette semaine les forces maliennes et françaises devraient ensemble reprendre les opérations sur le terrain.
Ce retour de l’armée française sera accompagné d’une nouvelle stratégie, différente de celles de Serval et Barkhane, estime Serge Daniel, journaliste – spécialiste de questions sécuritaires. L’armée française se concentrera uniquement sur la zone dite des trois frontières ou le Liptako gourma, ajoute-t-il. Selon lui, cette alliance en termes d’entre aide et de leadership est très favorisante pour les deux pays.
Serge Daniel, spécialiste de questions sécuritaires :
A noter que, dans une récente déclaration, le président français Emmauel Macron avait annoncé la transformation de la force Barkhane au profit d’un autre dispositif. La ministre française des armées avait aussi souligné la nécessité d’une consolidation de la force Takuba au Mali dont la moitié des 600 hommes est française.