Le Conseil des ministres a adopté mercredi dernier 30 juin, un projet de loi portant harmonisation de la grille salariale de tous les fonctionnaires au service de l’Etat. L’objectif, selon le gouvernement de transition, est d’apaiser le climat social et rétablir l’équité entre les agents de l’Etat. Si l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) se réjouit de l’adoption de ce texte, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 disent ne pas se reconnaître dans ledit projet.
Devant les syndicats d’enseignants, le Premier ministre a expliqué que ce projet de loi a été motivé par le souci de justice sociale et d’équité. Choguel Kokalla Maiga a assuré les syndicats de l’engagement des autorités de la transition à remettre les enseignants dans leur droit. « Nous sommes arrivées à la conclusion qu’aussi longtemps que les citoyens n’ont pas le sentiment qu’il y a la justice, le traitement équitable des citoyens, il y aura toujours des frustrations » a déclaré le Premier ministre devant les enseignants. Avant de tenter de les rassurer « Votre syndicat est un élément essentiel des forces du changement. Après le changement de régime, le premier élément qui a montré que le changement a eu lieu c’est l’engagement des nouvelles autorités d’appliquer l’article 39 ».
Pour les responsables des syndicats de l’éducation, signataires du 15 octobre 2016, ce projet de loi va remettre en cause l’article 39. « Nous, nous pensons que c’est de la malice, c’est du jeu. Normalement, l’article 39 des enseignants doit être mis en application parce qu’il y a eu augmentation sur le statut général. Mais, c’est ce que le gouvernement ne veut pas faire » dit Ousmane Almoudou Touré, porte-parole de la synergie des syndicats du 15 Octobre 2016. Ainsi, pour montrer leur mécontentement, les enseignants ont décidé de retenir les notes des élèves. « Le gouvernement a décidé de faire un choix. C’est le choix peut-être de brimer ou de mépriser les enseignants. Déjà la première mesure a été de demander hier à tous nos collègues de retenir les notes en leur possession. Tout ce qui est examen ; évaluation anticipée nous allons les boycotter » prévient le porte-parole des enseignants signataires.
Du côté de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali c’est une satisfaction mesurée, après l’adoption de ce projet de loi. L’UNTM salue tout de même ces avancées mais dit rester vigilante. « En syndicaliste averti on ne criera pas victoire. Mais, on dira qu’il y a eu des avancées très considérables. Par exemple : l’harmonisation de grille, nous avons également pu débloquer la situation partielle des part Il y a les autres points de revendications que nous allons suivre. Si le gouvernement continue sur cette lancée je crois qu’il n’y aura pas de difficultés » a indiqué Moustapha Guitteye, secrétaire aux revendications de l’UNTM.
En attendant un compromis entre les enseignants et le gouvernement, des observateurs craignent déjà de nouvelles perturbations de l’année académique.