Un seul professeur d’allemand pour toute une ville qui compte plus de 17 lycées. Comment cela est-il possible ? Est-ce de l’infox ou de la réalité ? Nous avons vérifié pour vous.
Alors que les examens de fin d’année s’approchent à grands pas, les élèves faisant allemand comme deuxième langue à Gao, (plus grande ville du nord du pays), ne savent pas à quel saint se vouer. La ville ne dispose qu’un seul professeur d’allemand..
L’information rapportée par le bureau régional de Gao, l’association des élèves et étudiants du Mali fait le tour des réseaux sociaux notamment le groupe whatsapp. Dans toute la ville de Gao il n’y a qu’un seul professeur d’allemand.
Une situation qui préoccupe l’association, mais aussi tous les élèves ayant opté pour cette matière, d’autant plus que ce seul professeur donne les cours au lycée public de Gao et quelques lycées privées. Selon Issa Touré, coordinateur de l’AEEM de Gao, dans certains lycées, les élèves ont même observé des grèves pour dénoncer cette situation.
La faute à l’insécurité et aux mutations
Le directeur de l’académie d’enseignement de Gao que nous avons joint, confirme l’information « Oui c’est vrai, il n’y a qu’un seul professeur d’allemand et on l’a signalé aux autorités », nous a dit Sadou Abdou Maïga. Selon lui, « cette situation existe depuis trois ans maintenant ». M. Maïga ajoute qu’«il y a une insuffisance de professeur dans beaucoup de matières, mais la plus criarde est celle de l’allemand ».
« Il y avait un deuxième professeur d’allemand mais ce dernier a été promu inspecteur d’enseignement quelque part », a expliqué le DAE qui ajoute que ce manque d’enseignants dans les établissements est dû à l’insécurité. « Beaucoup de professeurs ne veulent vas venir dans cette partie du pays à cause de la situation sécuritaire », argumente-t-il.
Changer de matière comme alternative
Le directeur de l’Académie affirme qu’il avait demandé aux élèves qui font allemand comme seconde langue de changer d’option, au regard de ce manque de professeur. Car selon lui, à ‘impossible nul n’est tenu. « Nous sommes dans un pays en guerre. Tout ne peut pas donc être comme dans un pays normal. Il faut qu’on fasse des sacrifices et avoir pitié de l’Etat », a affirmé monsieur Maïga. Mais apparemment selon lui, cette demande n’a pas été reçue par certains élèves qui se trouvent aujourd’hui dans l’incertitude totale. Il n’y a à ce jour aucune disposition annoncée pour ces élèves qui n’ont pas fait de cours d’allemand.