Les assises nationales sur la refondation (ANR) auront lieu d’ici le mois de septembre prochain. L’annonce a été faite ce lundi 21 juin 2021 par le Premier ministre, Choguel Kokalla Maiga. C’était lors de sa rencontre avec le bureau de la coordination de l’association des élèves et étudiants du Mali (AEEM). Certaines organisations politiques s’interrogent déjà sur l’utilité de cette rencontre, après la tenue du Dialogue National Inclusif, de la conférence d’entente nationale entre-autres.
Pour le chef du gouvernement, ces assises permettront de refonder l’État pour endiguer les maux qui minent le pouvoir public au Mali à savoir : la fraude électorale, la corruption généralisée, la déliquescence de l’armée.
Dr Choguel Kokala Maïga a déclaré que :“tous les documents issus des différentes assises vont servir de matière première pour élaborer la charpente de ce qui doit être fait pendant les assises nationales de la refondation”. Selon le Premier ministre Choguel Kokala Maïga, “cette charpente élaborée va être envoyée dans toutes les régions, tous les cercles, toutes les communes pour que les citoyens discutent”.
Choguel Kokala Maïga ajoute que « des instructions vont être données aux gouverneurs et aux préfets », avant de préciser qu’il n’y aura « pas de censure, tout ce que la population dira sera remonté à Bamako».
Le parti RPM, membre de l’alliance « Ensemble pour Mali », signale que les objectifs de ces assises ont déjà été pris en compte par le dialogue national inclusif. Oumar Cissé, membre du parti RPM estime que “les conclusions de ces assises restent d’actualité”. Pour lui, “il ne sert à rien sur cette question d’essayer encore de créer un autre cadre qui va engendrer des frais et qui va prendre encore plus de temps”.
Du côté de la société civile, certaines organisations comme AJCAD-Mali saluent l’initiative. Toutefois, elles souhaitent la participation de l’ensemble des Maliens notamment les femmes et les jeunes à ces assises. Fousseyni Diop, responsable programme gouvernance et engagement de AJCAD-Mali pense qu’“il est bien de faire des assises. Il est bon que les maliens se parlent. Mais tout réside à pouvoir façonner le malien à la base”. Pour Mr Diop »si nous ne retournons pas à la citoyenneté, si nous ne faisons pas en sorte de mettre en place des dispositifs pour éduquer les maliens, pour les former sur le civisme, pour les former sur ce que c’est l’État ?, qu’est ce que la décentralisation ?, qu’est ce que le développement au niveau local ? On a beau faire des assises ça ne pourra qu’être des assises de trop”. Fousseyni Diop souhaite également l’application des conclusions qui seront issues de ces assises. Il estime que plusieurs rencontres ont eu lieu mais les recommandations restent dans les tiroirs.
Rappelons que pour la durée de la transition, il reste moins de neuf mois sur les 18.