Accord pour la paix et la réconciliation, 6 ans après sa signature, sa mise en œuvre connait des difficultés. Le Premier ministre a annoncé que le document sera révisé de façon “intelligente”, sans donner plus de détails. Toutefois, la CMA et la Plateforme, signataires de cet accord, ne semblent pas favorables à une relecture du texte.
Réviser l’accord pour la paix aujourd’hui serait synonyme d’aller au point mort. C’est ce qu’estime Habala Ag Hamzata, membre de la plateforme. Selon lui, il faut plutôt poursuivre avec la mise en œuvre de l’accord mais avec plus de mobilisation de toutes les parties. Il précise également que “si on rentre dans cette relecture de l’accord, cela veut dire qu’on va en réalité bloquer la mise en œuvre de l’accord”. “Personne ne peut dire aujourd’hui là où ça va nous amener cette relecture”, martèle Habala Ag Hamzata.
La coordination des mouvements de l’Azawad, CMA, quant à elle aussi, pense que la relecture de l’accord pourrait être fatale aux acquis de l’accord pour la paix. Pour Attaye Ag Mohamed, membre de la CMA, “ouvrir de manière imprécise la brèche de la relecture ou de la révision de l’accord c’est rouvrir de nouvelles négociations”. Attaye prévient que “celui qui va engager l’ouverture va en prendre les responsabilités”.
Nos tentatives pour faire réagir le gouvernement sur la question de la révision de l’accord sont restées vaines. Toutefois, le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga avait annoncé il y a quelques jours une « relecture intelligente » de l’accord parmi les priorités de son gouvernement.
Du côté des populations du Nord, certaines ne cachent pas leur insatisfaction du bilan de la mise en œuvre de l’Accord qu’ils qualifient de «compromis oublié et sans impact sur leur sécurité». Toutefois d’autres reconnaissent qu’il a permis un cessez-le-feu entre les parties signataires et de déclencher le processus de réconciliation et de stabilisation du pays.
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