Comment rendre les médicaments conventionnels accessibles aux populations afin de contrer la vente des médicaments de la rue ? La question était au centre d’une rencontre des acteurs de la santé hier jeudi 17 juin à Bamako. La session a enregistré la participation de nombreux experts et acteurs du secteur de la santé, venus de Ségou, Gao et différents coins du district de Bamako. A cette occasion, le ministère de la santé a annoncé que « dans un proche avenir », le Mali aura une assurance maladie universelle pour que l’« accès à tous les médicaments selon les besoins » puisse être une réalité pour tous les Maliens.
Selon la direction de la pharmacie et des médicaments, il est plus que nécessaire d’alerter une fois de plus les populations sur les dangers que constituent les médicaments de la rue sur la santé. Dr Arama Dominique, un des responsables de la direction, indique que le contexte sanitaire est devenu encore plus difficile. Selon elle, « l’utilisation des médicaments de qualité inférieure et falsifiés par les patients peut entraîner un échec thérapeutique, prolonger la période de traitement et conduire au développement d’une résistance, notamment les résistances antimicrobiennes ». « Dans des cas extrêmes, elle peut entraîner la mort », ajoute Dr Arama Dominique.
Afin de lutter contre les médicaments de la rue, le ministère en charge de la santé, entend mettre en place des politiques visant à rendre accessibles les médicaments conventionnels aux populations. Dr Sékou Oumar Dembélé, conseiller technique au ministère de la santé rappelle que « l’assurance maladie obligatoire est là aujourd’hui, mais aussi pour ceux qui ne sont pas pour l’assurance maladie obligatoire, il y a aussi pour les mutuelles au niveau des CSCOM ». Il annonce aussi que « dans un proche avenir, on va aller à ce qu’on appelle, assurance maladie universelle qui va couvrir l’ensemble des populations du pays pour avoir accès à tous les médicaments selon les besoins ».
La direction nationale du laboratoire du Mali qui juge la situation critique, rappelle que selon des enquêtes, sur un échantillon de 242 molécules contrôlées par rapport aux antipaludéens et contraceptifs, 69 ne sont pas enregistrés. Et près de 9% ne sont pas conformes et constituent un danger de mort. Notons que ces enquêtes ont eu lieu, dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou, précise la direction.