Mali : la présidence reste « muette » face à la décision de la France de suspendre ses opérations conjointes
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Mali : la présidence reste « muette » face à la décision de la France de suspendre ses opérations conjointes

La France a décidé, depuis ce jeudi 3 juin, de suspendre, à titre conservatoire et temporaire, ses opérations militaires conjointes avec les forces maliennes. C’est une des conséquences du coup de force du 24 mai dernier. Les autorités françaises veulent avoir des garanties sur la poursuite de la transition civile et la tenue de l’élection présidentielle le 22 février 2022. Mais à quoi consiste cette suspension et quelle peuvent être les conséquences sur le terrain ? A ce stade, aucune réaction de la présidence malienne sur cette décision.

Ancien officier de l’armée française, le Général français à la retraite, Dominique Trinquand explique les implications que pourrait avoir cette décision des autorités françaises. Pour l’ancien attaché de défense à l’ONU, il s’agit de « faire comprendre aux autorités actuelles du Mali qu’elles sont allées trop loin ». Et selon lui, la durée de cette mesure dépendra de la réaction des autorités maliennes. « Je pense que ce n’est pas quelque chose qui va durer », dit-il. Trinquand présente ainsi deux options : « soit le gouvernement malien s’oriente vers une négociation avec les groupes djihadistes, auquel cas ce sera la fin de la coopération française comme l’a dit le président français, soit il revient en arrière et nomme un gouvernement civil qui va prendre la succession ».

Pour Serge Daniel, journaliste – spécialiste des questions de sécurité, ces mesures vont à coup sûr impacter les opérations des forces armées maliennes. « Barkhane reste sur le terrain, mais dans une posture pas comme avant. Évidemment, ce sont des mesures qui vont impacter la lutte contre le terrorisme et la vision sécuritaire du pays. S’il faut la force française pour aider l’administration malienne à retourner, ça va tourner au ralenti », affirme l’homme de média.

Pas de réaction officielle des autorités maliennes pour le moment, suite à cette décision de la France. Elle intervient aussi dans un contexte où le Mali n’a toujours pas de Premier ministre et doit investir son nouveau Président de la Transition lundi 7 juin.
A l’intérieur du pays, les avis sont partagés sur cette décision de la France. De Gao à Tombouctou en passant par Ansongo et Koro, si certains pensent qu’il est temps que le Mali s’assume en se débarrassant de la France, d’autres estiment que la coopération militaire avec la France est indispensable dans la lutte contre les djihadistes et le grand banditisme.
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