La déclaration de politique générale du Premier ministre malien Modibo Keïta a été adoptée hier à une large majorité par les députés de l’Assemblée nationale. Il a bénéficié du soutien de 116 élus, 16 se sont prononcés contre, et il n’y a pas eu d’abstention.
La déclaration de politique générale du gouvernement fait 28 pages. Elle a été présentée lundi dernier devant les députés. Hier, les débats se sont poursuivis et se sont achevés dans la nuit par un vote.
La déclaration de politique générale du Premier Ministre Modibo Keïta présente les principales actions que le gouvernement entend entreprendre en faveur du développement social et économique du pays.
Dans sa déclaration, le chef du gouvernement a annoncé la réalisation de quarante infrastructures routières, le recrutement de plus de 4.500 enseignants, un fond de soutien aux forces armées maliennes et de nouvelles unités industrielles.
Modibo Keita s’est fixé aussi comme objectifs prioritaires la sécurité des personnes et des biens, l’amélioration des conditions de vie et la recherche de la justice. Le Premier ministre a également insisté sur la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Ainsi Modibo Keita, a annoncé qu’une conférence économique sur la reconstruction du nord du Mali sera organisé à Paris. Hier, lors du débat avec les députés, le Premier ministre a demandé «l’implication de tous et à tous les niveaux pour sortir le pays de la crise».
Pour la majorité présidentielle, la déclaration de politique générale du Premier ministre est un document complet et à ce stade, il a besoin de l’adhésion de tous les Maliens pour sa mise en œuvre. Seydou Dembélé est président du groupe parlementaire RPM. Il est joint au téléphone par Assétou Kanté.
« Le document, je le trouve complet dans la mesure où la déclaration de politique générale du Premier ministre embrasse en fait tous les domaines d’activité économique, sociale, et cultuelle. Toutes les grandes préoccupations du pays sont déclinées à travers cette déclaration de politique générale. Donc, je la trouve attachée aux réalités du moment du pays. Si ensemble nous mettons en œuvre les voies proposées par le Premier ministre, nous pourrons tirer le pays de la situation dans laquelle il se trouve actuellement. Un programme quelque soit sa valeur, a besoin de l’adhésion de tout le monde. C’est une œuvre humaine qui a besoin que tous les Maliens s’impliquent pour son aboutissement ».
L’opposition, de son côté a rejeté la déclaration de politique générale, estimant que «sa mise en œuvre ne peut assurer le développement social et économique des Maliens». Le document, selon elle, «n’est pas ambitieux». Mody N’Diaye est président du groupe parlementaire d’opposition VRD ( Vigilance Républicaine et Démocratique). Il a été joint par Issa Fakaba Sissoko.
« Le document que nous avons, ne donne aucune indication par rapport aux changements que nous voulons. Il n’est pas ambitieux, il n’assure pas par rapport au processus en charge des préoccupations auxquelles les populations sont confrontées aujourd’hui en terme de sécurité, en terme de chômage et en terme d’inflation. On était dans la logique de voir une déclaration de politique, qui devait selon nous, être un fondamental de changements de la situation actuelle. Or, à l’entame déjà de la déclaration, le premier ministre a indiqué que «son action s’inscrivait dans l’existant et dans la continuité de l’Etat». Donc le ton était déjà donné ».