Le premier ministre Moctar Ouane a présenté ce matin sa démission au président de Transition. Il a toutefois été reconduit. Son nouveau gouvernement est aussi attendu dans les heures à venir. A ce stade, les raisons de cette démission n’ont pas encore été évoquées par la présidence ou la primature. Mais au niveau du Conseil National de Transition et des spécialistes de la politique, des réactions et analyses sont déjà faites sur la question.
Au niveau du Conseil National de Transition, certains membres estiment que les actions des ministres de ce gouvernement de transition qui vient d’être dissout ont été salutaires. Nouhoum Sarr, membre du CNT, souligne toutefois que la dissolution de ce gouvernement pourrait être faite dans l’intérêt du pays. « On rentre dans une phase de réformes et les réformes dans un pays, c’est incontestablement une période de consensus. S’il n’y a pas de consensus, les réformes ne marcheront pas », dit-il. Le conseiller national de transition rappelle cependant qu’« un président ne cède pas à la pression. Il prend des décisions conformément aux intérêts du pays ». Et selon Nouhoum Sarr la dissolution du gouvernement pourrait aller dans ce sens.
Cette analyse de Nouhoum Sarr n’est pas partagée par le politologue Boubacar Bocoum. Ce dernier estime que le bilan de ce gouvernement dissout n’est pas positif. Mais cette démission n’arrive pas au moment opportun, affirme M. Bocoum. « Au moment où le pays traverse des difficultés de ce genre, ce n’est pas le moment de faire un remue-ménage », décrit Boubacar Bocoum, Le politologue ajoute toutefois que face « au mécontentement du M5-RFP et l’insatisfaction de la population de façon générale, un petit réaménagement pourrait contenter les uns et les autres ». Pour lui, la formation de ce nouveau gouvernement consistera à procéder à un partage dans lequel le M5 et les autres composantes de la société civile vont avoir leur compte « en participant au gouvernement ou en participant aux affaires publiques ». Cela contribuerait, à son avis, à apaiser un peu la « tension politique ».
Échec des négociations entre le gouvernement et l’UNTM
Cette dissolution du gouvernement intervient au moment où les négociations entre le gouvernement et l’Union nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) échouent une nouvelle fois ce vendredi, 14 mai 2021. L’UNTM annonce ainsi le maintien de son mot d’ordre de grève de 5 jours à partir du lundi 17 mai prochain.
Abdourhamane Infa Touré, secrétaire général adjoint de l’UNTM :
Notons que cette démission du Premier ministre intervient une semaine après l’exigence de la démission du gouvernement et la dissolution du CNT par le M5-RFP. C’était lors d’une rencontre que les responsables du M5 ont eu avec le Président de la Transition Bah N’Daw.