La plate forme décide de quitter la ville de Ménaka. Elle l’a fait savoir à la médiation. Une délégation de la plate-forme s’est rendue aujourd’hui sur place avec une délégation de la médiation internationale pour expliquer sa décision à la population qui est sortie en masse pour les accueillir.
C’est aux environs de 13 heures que la délégation conjointe est arrivée dans la ville où elle a eu droit à un accueil chaleureux de la part de la population. La délégation était composée du représentant régional de la Minusma à Gao, des responsables de la plate-forme ainsi que des élus locaux.
Aussitôt après son arrivée, la mission s’est rendue sur la place de l’indépendance pour rencontrer la population. Un membre de la médiation a indiqué que « l’objet de ce voyage est d’informer la population de la décision de la plate forme de se retirer de Ménaka».
« Aucune rencontre séparée de la médiation avec la population n’a eu lieu au cours de cette visite », a-t-il précisé.
L’arrangement sécuritaire signé le mois dernier à Alger, exige le retrait des groupes armés de la plate-forme qui occupent la localité depuis le 27 avril dernier après avoir chassé la coordination. Cette situation est considérée par la médiation comme une violation du cessez-le-feu.
Les tractations se poursuivent donc pour arriver à un consensus face à l’impasse qui prévaut depuis à Ménaka. Suite aux mouvements de contestations, une délégation de la Minusma s’était rendue la semaine dernière dans la ville pour faire le point de la situation.
La population de Ménaka ne s’oppose plus au retrait de la plate-forme, mais à condition que la CMA n’y revienne pas dans la ville. Elle demande en revanche le déploiement des forces armées maliennes pour sa sécurisation.
Sidy Barka est membre de la coalition pour la paix. Il est joint au téléphone par Sékou Gadjigo.
« Les informations divergent, on attend qu’elles soient officielles. D’aucuns nous disent que c’est pour que la plate-forme se retire à quelques kilomètres de Ménaka et que l’armée malienne et la Minusma vont assurer la sécurité. Si tel est le cas nous n’avons pas de problème. Si le MNLA ne revient pas dans la ville de Ménaka, nous n’allons pas constituer un blocage pour la paix au Mali. Si le retrait de la plate-forme va amener la paix au Mali, nous, nous n’avons pas de problème. Seulement nous avons une crainte par rapport au retour du MNLA. Si tel est le cas, nous ne sommes pas du tout d’accord ».
La population est-elle sortie en masse pour manifester sa colère ou pour simplement accueillir la délégation ?
« C’est pour manifester sa joie, parce que c’est un début pour la paix. Si la plate-forme reste aux alentours de Ménaka, nous serons sécurisés. Donc c’est un soutien à la paix au Mali. Mais si c’est le contraire nous allons manifester notre mécontentement. Et sur place tout le monde va comprendre que nous sommes mécontents. Et je ne sais pas ce qui va arriver ».