Le nouveau découpage territorial continue d’alimenter les débats à travers le pays. De Gourma Rharouss au nord du Mali à Ouéléssébougou au sud du pays, des populations dénoncent que leurs localités ne soient pas érigées en cercle ou en région. Selon elles, cette décision gouvernementale favorise certaines localités au détriment d’autres.
Ouéléssébougou a été retenu pour être érigé en cercle dans le projet initial de découpage territorial de 2018, déclare Niankoro Yeah Samaké. Selon l’ancien maire de ladite commune, « rattaché Ouéléssébougou » à Selingué est « une grosse erreur monumentale des autorités ». M. Samake indique que la commune répond aujourd’hui à tous les critères pour devenir un cercle. Il rappelle aussi que Ouelessebougou a été érigé en arrondissement environ 17 ans avant Selingué.
A Markala également, des habitants de la localité dénoncent le rattachement de leur ville à Dioro. Ces derniers avaient même bloqué lundi dernier pendant quelques heures les deux ponts qui donnent accès à la ville. Ils demandent que Markala soit érigé en cercle, comme prévu dans le projet initial. Selon les responsables du mouvement contestataire, les autorités ont jusqu’à jeudi prochain pour répondre à leurs préoccupations.
Au nord du pays, plus de 600 personnes des neuf communes du cercle de Gourma Rharouss ont aussi montré leur mécontentement cette semaine. Ces manifestants exigent que Gourma Rharouss soit érigé en région. Rappelons que ce nouveau découpage a élevé 10 cercles en régions. Ce qui fait un total de 20 régions aujourd’hui pour le Mali.
Une conférence nationale souveraine pour prendre en compte les préoccupations des Maliens. C’est ce que proposent certains spécialistes des questions politiques. L’enseignant-chercheur Jean François Marie Camara pense que cela permettra aux autorités de la transition de régler toutes les revendications territoriales, salariales et sanitaires entre-autres.
Jean François Marie Camara, enseignant-chercheur à l’Université des Sciences Politiques et Juridiques de Bamako.