La liste des membres du comité d’orientation stratégique a été rendue publique ce week-end. Ils sont au nombre de cinquante personnes dont dix femmes de la classe politique et de la société civile. Selon certaines formations politiques, la mise en place de ce comité est en retard par rapport à la durée de la transition. La société civile, elle, se dit faiblement représentée au sein de ce comité.
Selon le parti Yélèma, c’est un pas en avant pour la réussite des objectifs. Mais ses responsables souhaitent que les recommandations qui seront faites lors des travaux du comité d’orientation stratégique ne dorment pas dans les tiroirs. « C’est une bonne chose, car depuis le début de la transition, les partis politiques ont insisté sur l’inclusivité dans la gestion des questions d’intérêt national » soutient Hamidou Doumbia. Toutefois, le secrétaire politique de Yélèma prévient « que les recommandations qui vont couronner les travaux du comité soient misent en œuvre, car au Mali, on regroupe des gens qui font des propositions pour les jeter dans les poubelles. Donc si les propositions sont faites dans l’intérêt supérieur du pays, je pense que c’est un cadre judicieux », a-t-il ajouté.
Cependant, le parti Convergence pour le développement du Mali (Codem) s’interroge sur les rapports que ce comité entretiendra avec la cellule d’appui aux élections au ministère de l’administration territoriale. Selon son Président Housseïni Amion Guindo, ces rapports ne sont toujours pas définis. Le président de la Codem déplore aussi la lenteur dans le processus de reformes. «Ce comité d’orientation stratégique vient quand même retard. Nous sommes à 8 mois du début de la transition. S’il faut commencer maintenant à réfléchir sur les reformes, je pense que ce sera un peu difficile » déclare Housseïni Amion Guindo président de la Codem.
Du côté de la société civile, la coalition pour l’observation citoyenne des élections au Mali COCEM déplore le nombre du quota octroyé aux organisations de la société civile au sein de ce comité. « Nous prenons acte de la désignation des membres du comité. Mais, nous fustigeons la faible représentativité de la société civile en son sein », martèle Drissa Traoré, président de la COCEM.
Rappelons que le Comité d’orientation stratégique est un organe consultatif créé le 31 mars dernier. Objectif : appuyer le Premier ministre dans sa réflexion pour la réussite des réformes institutionnelles.
Pour des observateurs l’initiative de ce comité est salutaire. Ils estiment que celui-ci vient renforcer le gouvernement dans ses idéaux de reformes pour le développement du pays. Toutefois, ils disent avoir des réserves quant au droit et devoir de ce comité.
Ballan Diakité politologue :