La sécurité alimentaire n’est pas « alarmante » au Mali. Déclaration faite par le secrétaire général du ministère de l’agriculture. C’était dans la matinée de ce mardi 20 avril au cours d’un atelier national de renforcement des capacités de l’équipe d’analyse des bilans alimentaires tenu à Bamako. Le ministère indique que 60 mille tonnes d’aliments sont stockées par l’État. Annonce faite quelques jours après la publication du rapport du programme alimentaire mondial qui se préoccupe de la situation alimentaire en Afrique de l’ouest et centrale. Une inquiétude partagée par le comité inter-État de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), pour le cas du Mali.
La semaine dernière, le PAM annonçait que l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale enregistrent cette année plus de 31 millions de personnes en insécurité alimentaire. Un chiffre supérieur de plus de 30% à celui de l’année dernière, précise le programme. Quelques jours plus tard, au Mali, le ministère de l’agriculture indique que la situation alimentaire n’est pas alarmante dans ce pays situé en Afrique de l’ouest. « On a un excédent qui peut être contrôlé et géré », précise le secrétaire général du ministère, Lassine Dembélé. Il indique aussi que « le Mali a des relations avec d’autres pays et ses frontières ne sont pas étanches ». Selon lui, l’État a pris des dispositions en ayant « deux stocks ». Le secrétaire général affirme aussi que le Mali a 35 000 tonnes d’aliments en « stock national de sécurité » et 25 000 autres tonnes en « stock d’intervention de l’État ».
Pourtant, l’expert d’analyse en sécurité alimentaire au Centre Régional Agrymet au compte du CILSS affirme que la situation alimentaire et nutritionnelle est assez « difficile » au Mali. Pour Traoré Sy Martial, « si on tient compte des analyses de la situation en mars, on projette une situation avec plus d’un million de personnes en situation de crise alimentaire qui nécessite une assistance alimentaire ». L’expert en sécurité alimentaire pour le CILSS pense que « sur cette base, on peut dire que la situation est assez difficile ». Il rajoute qu’« un million de personnes en besoin sur une population d’une vingtaine de millions, est assez significatif ».
L’expert du CILSS a aussi demandé que les mesures prises soient renforcées pour le retour des déplacés. Il appelle également les autorités maliennes à faciliter l’accès des humanitaires à ces zones afin de poser les bases d’un développement durable.