Des dizaines de cas d’exécutions sommaires, d’enlèvements de civils et aussi des attaques contre les forces de défense et sécurité ainsi que la Minusma. Ce sont entre-autres cas de violations des droits de l’Homme relevés par Amnesty international dans son rapport 2020/2021. Le document a été présenté hier mercredi à Bamako. Selon l’ONG, ces violations sont attribuées aux forces armées et de sécurité, aux milices chasseurs et aux groupes armés terroristes.
Selon le document, à Ogossagou, 35 civils ont été tués et 19 autres disparus. Et dans le village de Sinda, ils sont civils à avoir perdu la vie. Ces actes sont imputés à des groupes armés. Le rapport note aussi que des jihadistes appartenant au Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans ont attaqué plusieurs communes de Diallasagou et Tori, tuant au moins 32 civils. Deux employés de la MINUSMA ont été tués et 40 autres blessés entre janvier et septembre par ces groupes extrémistes, ajoute le document. Ces jihadistes sont également cités dans plusieurs enlèvements dans le centre et le nord du pays. Les militaires maliens sont aussi cités dans le rapport. Il souligne que des membres de la garde nationale ont tué 43 personnes parmi la population civile en juin 2020, à la suite d’une patrouille menée conjointement avec un groupe de Dozos, dans les villages de Binédama et de Yangasadiou, dans la région de Mopti. La répression des manifestations du 10 et 12 juillet 2020 à Bamako et les violences liées à l’esclavage à Kayes ont aussi été cites dans le rapport de Amnesty, sans oublier la situation de plus de 1200 écoles fermées en mars 2020. Face à ces « violations des droits humains » au Mali, Amnesty International recommande aux autorités de mettre en place une commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur l’affaire de la frappe aérienne de Bounty. Même si l’organisation regrettent que les résultats des enquêtes soient souvent classés sans suite.
Ramata Guissé, Directrice Exécutif d’Amnesty International Mali :