La troisième audience publique de la Commission vérité, justice et réconciliation se déroulera ce samedi 3 avril 2021 au Centre International de Conférence de Bamako. Cette troisième écoute portera sur « les crimes de disparitions forcées » et sera retransmise en direct à la télévision nationale, à la radio et sur les réseaux sociaux. Au cours de cette audience, 14 victimes vont partager leurs récits. 9 témoignages individuels et 2 collectifs sont également attendus.
Pour le président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé cette audience publique portera sur des cas historiques attendus depuis une soixantaine d’années. « Il y a des cas emblématiques qui seront évoqués notamment le cas de Fily Dabo Sissoko qui remonte maintenant à 1962. Le cas Abdoul Karim Camara qui remonte à 1980 », annonce le Président de la CVJR. Selon M.Sidibé, au moins 14 victimes de ces cas de disparition forcée seront entendues. « Nous avons dans notre programme six audiences publiques qui regroupent les différents types de violation », précise-t-il. Mais il ajoute que « le cœur du mandat de la Commission, c’est d’enquêter sur les graves violations des droits de l’homme et proposer des réparations ».
« Des audiences importantes pour les victimes »
Pour la coordination des associations des victimes des différentes crises maliennes, cette audience sur les disparitions forcées est très importante. Elle estime qu’ il est impossible de concevoir une réconciliation durable sans la réalisation de ce droit à la vérité et une réparation pour les victimes. « Les deux précédentes audiences ont été très importantes dans la vie des victimes. Étant donné que nous avons fait une enquête auprès des victimes qui ont été déjà interrogées au cours de ces audiences-là. Elles ont vraiment exprimé une satisfaction », souligne Saloum Bedeou Traoré, membre de la commission nationale des victimes du Mali, Seul regret dit-il, c’est le nombre de personnes écoutées par audience.
Pour rappel, la première audience de la commission vérité justice et réconciliation s’est déroulée le 08 décembre 2019 sur « les atteintes au droit à la liberté ». Quant à la deuxième audience, elle s’est tenue le 05 décembre 2020 sur « les atteintes au droit à la vie, torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants ».
Au même moment les attaques continuent
4 morts et plusieurs blessés et des dégâts matériels importants, c’est le bilan provisoire d’une attaque terroriste qui a visé ce 02 avril, la mission de la Munisma à Aguelhoc, dans la région de Kidal. Selon un communiqué de la Minusma, les blessés ont été évacués d’urgence. Au même moment, le débat sur l’affaire de la frappe de Bounty en région de Mopti continue.
Selon le communiqué de la Minusma, c’est aux environs de 06 heures du matin que l’attaque a eu lieu. Elle a été menée par des individus lourdement armés. Un bilan provisoire fait état de quatre casques bleus tués et des blessés ainsi que plusieurs morts du côté des assaillants, précise le communiqué.
Au centre du pays où l’insécurité ne faiblit toujours pas aussi, des voix s’élevent contre la frappe aérienne menée par l’armée française le 03 janvier dernier à Bounty, dans la région de Mopti. Un rapport de la Minusma incrimine la force Barkhane et l’accuse de bavure dans cette affaire, ayant fait une vingtaine de morts dont 19 civils. Des leaders communautaires de la localité ainsi que des élus français demandent que la France reconnaisse la faute et passe aux réparations. Cependant les autorités maliennes tout comme celles de France, réfutent la thèse de bavure, conclue par la Minusma.
Rappelons qu’à ce jour, les responsabilités ne sont toujours pas situées par rapport aux attaques meurtrières contre les villages de Sobaneda, Koulogon et Ogossagou,dans la région de Mopti.