« L’important pour nous est que la vérité soit dite, qu’elle soit établie à la face du monde ». La déclaration est de l’association Tabitaal Pulaaku au lendemain de la publication du rapport final de la mission d’enquête de l’ONU au Mali sur la frappe menée à Bounty au Centre du pays. L’association souhaite une réparation ne serait-ce que symbolique. Mais pour des observateurs, cette demande est presque illusoire.
L’association des amis de la culture peuhl Tabitaal Pulaaku se félicite des conclusions de l’enquête de la mission onusienne. Elle ne reconnaît pas cependant la présence d’hommes armés à la cérémonie de mariage comme l’a indiqué le rapport d’enquête. Les responsables de l’association ont par ailleurs émis le souhait d’une « réparation pour les victimes ». Selon Abou Sow, Président de Tabitaal Palaaku, « nous n’avions jamais eu vent de la présence d’hommes armés sur le lieu du mariage, jamais ». Il a indiqué qu’en «matière de guerre, il peut y avoir des actes inappropriés, c’est à dire des bavures et c’est ce qui s’est passé pour le cas particulier de Bounty».
Toutefois, certains observateurs se disent sceptiques quant à la possibilité d’une réparation, au regard des rapports entre le Mali et la France. Pour Dr Ali Tounkara, directeur du centre des études sécuritaires et stratégiques au sahel, « chercher à incriminer la France, à l’emmener à indemniser les victimes, c’est de méconnaitre toute la dimension géopolitique de la lutte contre les groupes radicaux violents ».
Rappelons que ce n’est pas la première fois que la France est accusée de bavure au Mali. Le 25 mars dernier, la coordination des mouvements de l’azawad, CMA a accusé la Force Française d’avoir tué six civils de 15 à 20 ans dans un bombardement à Talataye au Nord du pays. Une accusation que la France a aussitôt récusée.