Six casques bleus ont été tués et cinq autres grièvement blessés dans une attaque contre un convoi des Nations unies dans le nord du Mali, à 45 km au sud de Tombouctou, L’attaque a été revendiquée par Al Qaïda au Maghreb islamique.
Aussitôt après l’attaque, la Minusma a dépêché des renforts sur les lieux de l’attaque, sur la route de Goundam, et des hélicoptères de combat dans le secteur. Les victimes étaient toutes issue du contingent burkinabé de la Minusma. Les soldats du bataillon burkinabè « Badenya » « rentraient à la base lorsqu’ils sont tombés dans l’embuscade », a expliqué une source au sein du contingent burkinabè.
Le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies, Mongi Hamdi, a réagi en déclarant que « les responsables de ce crime ignoble doivent être identifiés et remis à la justice aussi rapidement que possible ». Un porte-parole d’Aqmi a déclaré au site mauritanien Alakbar, qu’il était responsable de l’attaque du convoi.
En comptant la dernière attaque en date, 42 soldats onusiens ont été tués au Mali depuis la création de la Minusma en avril 2013 et 166 blessés. Le général danois Michael Lollesgaard, commandant de la force militaire de la Minusma a déploré devant le Conseil de sécurité « les graves lacunes » de ses troupes en termes d’entraînement, de logistique et de capacité de renseignement, qui les rendent « extrêmement vulnérables ».
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies a condamné dès hier l’attaque de contre le contingent burkinabé. Bruno Mpondo Epo directeur des affaires publiques de la Minusma était l’invité de notre émission « Grand dialogue » hier. Il a lui aussi réagi et expliqué le mandat de la mission onusienne au Mali.
« L’usage de la force dans le cadre des Nations Unies obéit à des règles d’engagement qui sont très strictes et très spécifiques. Le chapitre 7 est surtout fait pour encourager les parties en conflit à respecter les prescriptions du mandat. Il faudrait que l’ensemble des parties respectent le cessez-le-feu. Maintenant si dans le cadre de ce respect de cessez-le-feu, il y a des écarts, il y a des parties qui violent le cessez-le-feu et qu’en violant le cessez-le-feu, les parties portent atteintes à une population civile qui est désarmée, je pense qu’il est du devoir des Nations Unies en ce moment là, lorsqu’on est en face d’un danger imminent, d’user de la force pour protéger à la fois le personnel des Nations Unies mais également les populations civiles. C’est seulement en cas de non-respect de ces engagements. Et progressivement, on est en train d’aller vers un nouveau type d’opération de maintien de la paix dans lequel on trouve à la fois une mission traditionnelle de maintien de la paix telle que la Minusma au Mali, mais à côté de cela nous avons une mission qui a véritablement un mandat pour faire la guerre, utiliser la force. Et ça, c’est dans le cadre de la lutte contre les jihadistes et contre les terroristes ».