Le Festival culturel Dogon Ogobagna s’est ouvert ce lundi 22 mars 2021 sur les berges du fleuve Niger à Bamako. Cette 6e édition a pour thème « Techniques culturales et protection de l’environnement en milieu rural ». Plus de 50 mille participants sont attendus à cette édition qui intervient alors que le monde de la culture reste affecté par les crises sécuritaire et sanitaire dans le pays.
Couvre-feu, suspension des manifestations artistiques et culturelles, état d’urgence sanitaire, insécurité. le secteur de la culture a été malmené ces dernières années au Mali. Selon la Fédération des artistes du Mali (Fedama) les crises sécuritaires et sanitaires ont considérablement affecté le patrimoine culturel matériel et immatériel du pays. « Tous les secteurs culturels ont été affectés » regrette le président de ce regroupement.
Cet avis est partagé par l’Union des artistes, arrangeurs, producteurs et éditeurs du Mali (Uaaprem). Pour ses responsables, tous les acteurs culturels ont souffert des conséquences de ces crises. Qu’ils soient du domaine de la musique, du cinéma, de l’humour, de laphotographie, entre autres.
Cependant pour l’association acte sept les difficultés du monde culturel ont débuté depuis l’avènement de la crise sécuritaire de 2012. Pour ces responsables l’occupation des régions nord a provoqué la destruction des mausolées, le pillage des manuscrits, l’interdiction de toutes les activités artistiques et culturelles, l’arrêt de certains festivals ainsi que du tourisme. Les pertes se chiffrent à des centaines de milliards, selon le Président de l’association, Il affirme que cette situation a renforcé la précarité des artistes. Le Président regrette que le soutien de 90000 FCFA à chaque artiste annoncé par le gouvernement n’est pas toujours une réalité.
Cette sixième édition du festival Ogobagnan se tient alors que le centre du pays reste secoué par une crise sécuritaire. Pourtant selon des acteurs culturels, la culture peut beaucoup contribuer dans la lutte contre l’insécurité et le retour de la paix et la cohésion sociale. Les biennales artistiques, le cousinage à plaisanterie en sont des exemples, nous dit Pierre Guindo, chef de l’action culturelle de Bandiagara.
Pierre Guindo, chef de l’action culturelle de Badiangara.