L’ancien meneur du coup d’état de 2012 Amadou Haya Sanogo et ses coaccusés ont été libérés dans l’affaire dite de « l’assassinat des 21 bérets rouges ».. Le Général Sanogo et ses co-pévenus ont bénéficié de la loi d’entente nationale adoptée en 2019. Ce texte prévoit l’amnistie ou la grâce pour les auteurs de certains crimes commis pendant la crise de 2012. Si les avocats de Sanogo saluent ce verdict, une victime dénonce ce procès.
Le délibéré de la Cour n’a pas duré plus d’une heure. Amadou Haya Sanogo et ses coaccusés sont libérés dans l’affaire dite de l’assassinat des 21 bérets rouges. Une décision qui satisfait les avocats de l’ancien chef de la junte de 2012 qui se réjouissent de l’application de la loi d’entente nationale au profit de leurs clients.
Selon Mr. Abdrahamane Ben Mamata Touré un des avocats des accusés, « cette décision était prévisible ». « La loi d’entente nationale est une loi d’équilibre, c’est une loi qui a été votée comme telle et personne ne peut s’opposer à l’application d’une loi tant qu’elle est encore en vigueur » a déclaré Maïtre Abdrahamane Ben Mamata Touré.
Les parents des victimes ne s’opposent pas à la décision. Toutefois, ils réclament les corps de leurs proches tuées pour organiser les funérailles. « Chacun a eu sa maison et la somme qui lui a été promise. Mais la requête principale était l’organisation des funérailles et cela n’est pas fait », affirme un proche des victimes.
Toutefois, Aminata Soumaré, une femme qui se dit victime d’un viol lors de ces évènements, dénonce une parodie de procès. « C’est un procès arrangé à l’avance », regrette Aminata Soumaré. Elle menace de porter plainte auprès des juridictions internationales. « Ce n’est plus la peine de continuer avec la justice malienne. Je vais saisir la justice internationale. La-bas le droit sera dit ». a-t-elle fulminé
Après la libération d’Amadou Haya Sanogo, au nom de la loi d’entente nationale, des observateurs s’interrogent sur le sort d’éventuels autres auteurs de crimes dans la crise malienne. Dans un communiqué rendu public vendredi dernier 12 mars la Commission nationale des droits de l’Homme(CNDH) a dit sa préoccupation par rapport à la lutte contre l’impunité. La CNDH a exhorté les autorités à faire en sorte que l’application de la loi d’entente nationale ne fasse la promotion de l’impunité.