Situation tendue ce vendredi 26 février à Bandiagara, dans le centre du Mali. Des tirs de sommation dans la ville ont créé la psychose, témoignent des sources locales. A l’origine de ces évènements, un pacte signé entre des représentants des communautés peuhls et dogon dans le cercle de Koro, affirment des habitants de la localité. Plusieurs incidents ont eu lieu, en marge de l’évènement.
Un ratissage des Forces armées maliennes est en cours dans la ville de Bandiagara après le signalement d’individus suspects dans la ville, annoncent les autorités du pays. Selon des informations recueillies sur place, la police a procédé à des tirs de sommation pour interpeler des personnes. « Au marché et dans les écoles de la ville de Bandiagara, chacun se cherchait », rapportent des témoins. A l’origine de cette situation, une double attaque contre les Forces armées maliennes. Au moins 08 militaires maliens morts et 05 autres blessés ont été enregistrés, selon les Famas. L’incident a eu lieu ce jeudi nuit aux environs de 22h. Il a visé la base du détachement de Dialoubé et l’escadron de la gendarmerie de Bandiagara. Les assaillants auraient emporté des équipements militaires.
Un pacte signé entre Peulhs et Dogons
Ces évènements surviennent après la signature d’un accord de paix à l’initiative des populations et des élus du cercle de Koro. Dans le document, les différentes communautés s’engagent à faire la paix. Pour ce faire, elles disent s’être officiellement pardonnées et se sont accordées sur la libre circulation de personnes dans les différentes localités du cercle. Le pacte prévoit également l’interdiction des armes dans les foires. Il invite les parties à favoriser le retour des déplacés. Un comité de veille a été mis en place pour le suivi et l’accélération de la mise en œuvre de l’application de cet accord de paix. En plus des Peulhs et Dogons, des représentants des communautés Dafing et Mossi du Burkina Faso, pays voisin du mali, ont participé à la rencontre.
« L’entrée de la ville de Bandiagara barricadée »
En marge à cet événement, la jeunesse de Bandiagara, les partisans Dana – Amassagou et les syndicats des transports de Bandiagara ont bloqué, toute la journée du jeudi 25 février la route qui mène à Koro, pour exprimer leur colère. Ces informations sont confirmées par des habitants de la localité. Les manifestants accusent Marcelin Guenguéré, chef de cabinet du ministère de la réconciliation d’avoir « détourner des fonds alloués au mouvement Dana – Amassagou »> Ils dénoncent aussi « l’insécurité grandissante sur la route nationale 15 ».
En début février, un autre accord similaire de non-agression entre communautés avait également été signé à Bankass, toujours dans le centre du pays. Quelques jours après l’événement, les signataires du document ont été « menacés » par des groupes armés.