Les travaux pour la mise en place du comité de suivi de l’accord de paix et de réconciliation ont été prolongés. Initialement prévus pour prendre fin hier, les débats se sont poursuivis aujourd’hui, faute de consensus sur la désignation des membres du comité.
Après l’adoption du règlement intérieur à l’issue de la première journée, le chronogramme et les membres des différentes commissions devaient être connues hier. Mais faute de consensus, le programme a été prorogé. Selon les participants, les débats ont été houleux et il n’y a pas eu d’accord au final. « La question de la représentativité des groupes n’est toujours pas résolue », a déclaré un membre du groupe d’autodéfense « Ganda iso ».
Ce groupe, membre de la plate-forme, a dénoncé hier une tentative d’exclusion. Plusieurs autres groupes, membres de la plate forme ou de la CMA, seraient aussi confrontés au même problème. Depuis la signature de l’accord de paix et de réconciliation le 20 juin dernier, sa mise en œuvre peine à commencer.
Le choix des membres devant siéger dans les différentes commissions reste le principal point de blocage. Certains groupes n’arrivent pas à s’accorder sur cette question dont dépend la validation du chronogramme pour la mise en œuvre de l’accord. Cependant les participants se disent « optimistes pour surmonter ces divergences ». « Nous espérons qu’avec la sagesse de la Médiation nous arriverons à résoudre ce problème et commencer les choses sérieuses », a déclaré un participant.
Les divergences apparues lors de la mise en place du comité étaient-elles prévisibles ? « Oui », estiment certains analystes. Selon eux, « la complexité de la composition de différents groupes explique les désaccords actuels ». Les divergences, analysent les observateurs, sont aussi tactiques, car chaque groupe veut être présent au sein du comité pour s’assurer de la défense de ses intérêts.
Souleymane Drabo, est éditorialiste au Quotidien national « L’Essor ». Il est joint au téléphone par Sékou Gadjigo.
« L’accord de paix précise que font partie du comité de suivi les signataires de l’accord. Et les signataires sont divisés en trois groupes : la coordination des mouvements de l’azawad, la plate forme, et le gouvernement. C’est ce que dit l’accord. Le problème est qu’aussi bien du côté de la coordination que de la plate forme, la composition de ces groupes a changé au fil des années. Aujourd’hui les mouvements principaux qui font partie de ces groupes armés veulent avoir le monopole de la représentation au sein du comité de suivi et les autres ne veulent pas se laisser faire. Donc le problème se pose depuis la première réunion du comité de suivi. C’était prévisible et c’est tactique aussi, parce que les gens estiment que leur présence dans le comité de suivi va garantir que les intérêts des uns et des autres seront préservés. La médiation semblait dire le premier jour de la réunion du comité de suivi qu’elle avait pris des contacts informels pendant tout le temps qui avait séparé les deux réunions. Et que ces contacts informels avaient permis de rapprocher les positions des uns et des autres. Mais apparemment, ce n’est pas le cas ».