Les organisations faîtières de la presse s’insurgent contre la violation par le gouvernement de la liberté d’expression et de la presse et dénoncent toutes les mesures de musellement de la presse décrétées ce vendredi par les autorités militaires de la transition. Les faîtières de la presse ont annoncé ce dimanche 20 décembre 2020 ,lors d’une conférence de presse, l’organisation d’une journée d’action des médias pour exiger le respect de la liberté de la presse.
Pour ces organisations de presse, la liberté d’expression et la liberté de presse sont des droits humains garantis par la constitution du 25 février 1992, la charte de la transition ainsi que la déclaration universelle des droits de l’homme. Pour les responsables de ces faîtières, les violations de ces libertés compilées sous le vocable de « mesures d’application de l’état d’urgence » ne sont ni recevables et ni tolérables : « En quoi la lutte contre la maladie à Coronavirus peut donner droit au contrôle du contenu médiatique ? » s’est interrogé le Président de l’Union des radios et télévisions libres du Mali (URTEL). Avant d’exprimer toute son inquiétude : « Nous ne comprenons pas. La méfiance qui existe actuellement doit obliger les uns et les autres à s’interroger sur l’opportunité d’un rappel de restriction par rapport aux libertés en général et de la liberté de la presse en particulier », a déclaré Bandjougou Danté, Président de l’URTEL.
Toutefois, pour faire face à cette batterie de restrictions, les présidents des organisations faîtières de la presse ont annoncé l’organisation d’une journée de manifestation dans les deux prochaines semaines afin d’exiger l’adoption d’une loi garantissant le respect et la promotion de la liberté d’expression et la liberté de la presse. « Nous sommes l’un des rares pays au monde qui n’a pas encore dépénalisé les délits de presse ». a martelé le Président de la maison de la presse.
Dramane Aliou Koné estime « qu’il est temps de dépénaliser les délits de presse et aussi d’avoir une loi protégeant la liberté d’expression et garantissant l’accès à l’information pour chaque journaliste » , a conclut le Président de la Maison de la presse.
En attendant, les présidents de faîtières de la presse rencontrent ce lundi 21 décembre le ministre de l’administration territoriale et celui de la Communication sur ces questions.