« Peu de progrès » réalisé en 2020 dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. C’est le constat fait par le Centre Carter, l’observateur indépendant au Mali, dans son huitième rapport rendu public ce jeudi 17 décembre 2020 à Bamako. Le document indique aussi que la transition offre une « opportunité » pour avancer dans l’application de l’accord.
Cinq ans après sa signature, l’Accord pour la paix et la réconciliation est loin d’atteindre ses objectifs, indique le rapport. Cette situation « est largement imputable au comportement des parties, à la fois à Bamako et sur le terrain », déplorent les auteurs du rapport. Le document signale aussi qu’en 2020, la crise politique majeure, conjuguée à la pandémie à covid-19, a paralysé l’action gouvernementale et la mise en œuvre de l’accord pendant l’essentiel de l’année.
Le document de quarante et une pages revient largement sur l’absence d’avancées significatives sur les questions de démobilisation des ex-combattants, d’intégration d’une partie d’entre eux dans les forces nationales et de reformes de sécurité. « Sur 85 000 mille combattants préenregistrés, seulement 1840 ont intégré le mécanisme d’opération et de coordination MOC », précise le Centre Carter.
Par ailleurs, la mission d’observation estime que la transition pourrait être une chance pour la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Jean Ntole Kazadi, conseiller spécial au centre carter, affirme que la nomination des représentants des groupes armés au gouvernement et à des postes clés pourrait contribuer positivement à redynamiser la mise en œuvre de l’accord.
Joints par Studio Tamani, les responsables des groupes armés signataires de l’Accord pour la paix n’ont pas voulu commenté le rapport du centre carter sur la mise en œuvre de l’Accord. La CMA et la Plateforme affirment avoir reçu le document, mais n’ont pas encore suffisamment pris connaissance de son contenu.
En attendant, le centre Carter a formulé quelques recommandations pour l’accélération de la mise en œuvre de l’accord. Ses responsables insistent surtout sur la mise en place d’un organe de travail malien unique, inclusif et capable de coordonner l’exécution de décisions concertées sur tous les aspects de l’accord.
Jean Ntole Kazadi, conseiller spécial adjoint du Centre Carter :