La Journée internationale des droits de l’Homme est célébrée cette année au Mali sous le thème « la protection des droits de l’homme dans un contexte de crise sécuritaire » . Ce 72e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme intervient au moment où un rapport des Nations unies rapporte que plus de 720 cas de violations de droits humains ont été enregistrées au 3eme trimestre 2020 au Mali. Face à cette situation, la Commission de Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a exigé des autorités de la transition, l’adoption d’une loi contre l’esclavage par ascendance et une autre contre les violences basées sur le genre. C’était lors de la 12 édition du symposium national sur les droits humains organisée ce jeudi 10 décembre 2020 à Bamako.
Pour le président de la CNDH, l’année 2020 est « épouvantable » en terme de violations des droits de l’Homme. En plus de nombreuses attaques terroristes dans les régions du nord et du centre du pays, Aguibou Bouaré regrette les violences qui ont provoqué « la mort de plusieurs personnes à Bamako les 11, 12 et 13 juillet 2020» lors des contestations du Mouvement du 5 juin contre le régime IBK. Au cours de ce symposium,il est ressortie dans les plaidoiries que la lutte contre la pratique de l’esclavage notamment dans la région de Kayes et les violences basées sur le genre restent les principales préoccupations de l’organisation nationale de défense des droits de l’Homme. Ainsi les membres de la commission soutiennent la nécessité de l’adoption d’une loi contre ces violences par « l’absence des textes et règles spécifiques pour sanctionner les auteurs de ces pratiques et infractions ».
Le président de la CNDH Aguibou Bouaré conclut que : « c’est pour cette raison qu’on est entrain de faire le plaidoyer pour avoir une loi contre les violences basées sur le genre et une loi contre l’esclavage. Cela va aider les juges dans leur travail de répression ».
Du coté des autorités , le ministre de la Justice et des droits de l’Homme rassure que « la protection ,le respect et la promotion des droits humains sont une priorité du gouvernement de la transition ». Mohamed Sidda Dicko, affirme qu’ « une attention particulière » est accordée aux victimes de la pratique de l’esclavage : « Nous rassurons les uns et les autres que toutes les affaires portées devant les juridictions suite à des cas de violation des droits de l’Homme font l’objet d’un suivi particulier. Qu’il s’agisse des affaires des régions du nord et du centre ou celles des violences communautaires dans la région de Kayes », insiste Mohamed Sidda Dicko, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme .
Depuis 2015 un avant-projet de loi contre l’esclavage est déposé sur la table du conseil des ministres. En attendant son adoption, la pratique de l’esclavage fait de nombreuses victimes dans la région de Kayes. En juin, quatre personnes ont été tuées dans le cercle de Nioro. Plusieurs centaines d’autres ont été chassées de leurs villages entre 2017 et 2020.