Les forces maliennes ont procédé à l’arrestation de cinq personnes soupçonnées d’être impliquées dans l’attaque jihadiste ayant fait onze tués au sein des forces armées lundi à Gourma-Rharous. Les arrestations ont été effectuées non loin de la zone de l’attaque par une unité de l’armée qui a mis les suspects « à la disposition de la gendarmerie nationale.
Le chef de la Direction de l’information et des relations publiques des armées le colonel Souleymane Maïga a déclaré que les individus appréhendés sont soupçonnés d’être liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique.
D’après l’agence de presse privée mauritanienne Al-Akhbar, c’est ce groupe qui a revendiqué l’attaque dès lundi. Une source militaire malienne a également fait état de l’arrestation de cinq suspects « tôt hier matin à environ 30 km de Gourma-Rharous, au bord du fleuve » Niger.
Les hommes arrêtés ont été transféré vers Tombouctou », a indiqué cette source militaire. Selon elle, un des suspects a été trouvé en possession d’une arme appartenant à un lieutenant tué dans l’attaque.
Un habitant de Gourma-Rharous joint par téléphone a affirmé avoir vu hier peu avant 12H00, entrer dans la ville des membres des forces maliennes avec cinq individus ainsi que d’importants matériels qui en avaient été emportés. Il n’a pas fourni plus d’indications.
La Coordinations des Mouvements de l’Azawad a dénoncé ces arrestations dans un communiqué. Selon elle, ces personnes ont été arrêtées injustement et elle exige leur libération. Parmi les personnes arrêtées, figure l’ancien député de Gourma Rharous Atta Ag Houd, qui selon la CMA a toujours coopéré avec les autorités maliennes. Attaye Ag Mohamed membre de la CMA est joint au Téléphone par Assetou Kanté.
« Des familles nous ont contactées pour nous dire que l’armée est passée pour arrêter des membres de leur famille dans des domiciles. Ces gens sont des civils désarmés. Ils ont été arrêtés pour des soupçons. D’abord, l’armée a procédé à ces arrestations de façons arbitraires parce qu’il n’y pratiquement aucune raison de les arrêtés, il y a juste des soupçons. La personne qui a été arrêtée est un ancien député de Rharous. Il est bien connu de tous, donc il a toujours coopéré. Les gens qui ont attaqué Rharous se sont des groupes terroristes, se sont des gens d’Aqmi. Ceux-ci ne sont pas d’Aqmi.
Est-ce que vous confirmez que ces personnes ont été arrêtées avec des armes ? C’est faux, l’armée a accusé ces gens d’avoir des armes sur eux ».
Le ministre de la réconciliation Zahabi Ould Sidy Mohamed demande à toutes les parties de faire face à cette situation d’insécurité. Selon lui, le cantonnement permettra à la communauté internationale de connaître les positions des différents mouvements signataires.
« Nous sommes dans une situation où on a signé un accord de paix. L’armée malienne elle, est cantonnée. Elle a respecté ses engagements. Pour ce qui est des mouvements, depuis qu’ils ont signé le 20, il faut reconnaître aussi qu’après Menaka, il y a eu aussi une accalmie qui a été constatée sur le terrain. Malgré tout il y a cette guerre asymétrique qui est menée par d’autres groupes qui essayent de déstabiliser le pays. Dans le schéma que nous avions et que la communauté internationale aussi a, il va falloir faire face à cette situation. Le cantonnement permettra à mon avis à nos partenaires de la communauté internationale de connaître les positions des différents mouvements signataires qui doivent s’engager dans le processus de paix. Et une fois que ces positions sont connues, il sera plus facile d’identifier ceux qu’ils veulent déstabiliser la paix ».