L’évolution de la pandémie du coronavirus « inquiète » les autorités maliennes. Si la pandémie devenait endémique, elle serait un défi de trop, soulignent-elles. Toutefois, l’adresse à la nation du Président de la Transition n’a finalement pas été diffusée ce lundi 30 novembre 2020 sur l’ORTM, comme annoncé par la présidence sur les réseaux sociaux. Un discours de Bah Ndaw sur la Covid-19 avait toutefois été publié sur la page Facebook de la Présidence. Le document qui annonçait plusieurs mesures, dont la fermeture d’écoles et un couvre-feu, a ensuite été retiré sans aucune explication. A ce stade, aucune explication n’a été donnée par les autorités.
Près de 5000 cas de coronavirus dont 156 décès sont enregistrés au Mali depuis le 25 mars 2020. Ce chiffre, de l’avis des spécialistes, « serait largement sous-estimé ». Les autorités du pays rappellent que les capacités de dépistage, de traçage des personnes-contact ou de prise en charge médicale des patients « sont dramatiquement faibles » au Mali.
Face à cette situation, un discours du Président Bah Ndaw, publié hier sur la page Facebook de la Présidence et ensuite supprimé, annonçait plusieurs mesures. Il s’agit notamment de la fermeture pour une durée de 28 jours des établissements d’enseignement publics ou privés et des bars et restaurants. A ceux-là, s’ajoutent l’instauration d’un couvre-feu de 21h à 05h du matin et la fixation des horaires d’ouverture des marchés de 8h à 14h. « Le calendrier de mise en œuvre de ces mesures sera décidé au tout prochain conseil de ministres », précisait le document.
A ce stade, aucune nouvelle n’a été donnée par les autorités sur le maintien de ces mesures ou pas. La coordination nationale de lutte contre la Covid-19 au Mali n’a pas souhaité réagir sur la question. Toutefois ses responsables ont confirmé la tenue aujourd’hui du conseil supérieur de la défense.
Pour certains observateurs cette suppression du communiqué peut créer une polémique à travers le pays. Selon Kaoulé Togola sociologue à l’université de Bamako, la situation pousse la population à douter de l’existence de la Covid-19.