Le jugement d’une série d’affaires impliquant 5 militaires et 1 civil a débuté ce mercredi 25 novembre 2020 au tribunal militaire de Bamako. Ces premières audiences des militaires permettront, selon les autorités militaires, de lutter contre l’impunité. Elles ajoutent aussi que ces audiences devraient conduire au rétablissement de l’honneur des forces armées et de sécurité et le respect du commandement militaire.
Ils sont accusés entre autres d’homicide involontaire, de vol et détournement d’armes de guerre et de munitions et de violation de consignes générales de la hiérarchie militaire. A l’ouverture des travaux, le président du tribunal militaire de Bamako, Me Noumandi Kanté a expliqué que « cette session contribuera au renforcement de l’autorité du commandement en instaurant la discipline au sein des forces armées maliennes ». Pour ce magistrat, les tribunaux militaires de Bamako, Kayes et Mopti ont vocation à juger les infractions du droit commun commises par les militaires dans l’exercice de leur fonction et les infractions purement militaires. Me Kanté a également rappelé que le tribunal militaire a deux volets. Il s’agit du volet criminel qui est consacré au jugement des affaires criminels et le volet correctionnel. De nombreux citoyens estiment que l’ouverture de ces premières audiences militaires est un espoir pour rendre justice aux victimes des bavures militaires survenues lors de ces dernières années. Selon un responsable de l’association des jeunes de Tabital Pulaaku, ces audiences doivent s’étendre aux présumés auteurs de l’exécution de 24 civils peuls le 22 octobre 2020 à Libé dans le cercle de Bankass, région de Mopti .
Les victimes des crises au Mali devraient pouvoir s’exprimer bientôt. Les audiences publiques de la Commission Vérité Justice et Réconciliation sont annoncées à partir du 5 décembre 2020. Au cours de ces audiences, des victimes de la rébellion de 1963 ou encore celles des « enlèvements par AQMI et le Mujao entre 2007 et 2012 » seront entendus. Quinze victimes passeront à la barre pour raconter leur récits. Rappelons que lors de la première audience publique, seul 13 victimes sur les 14 ont accepté de témoigner à la barre.