Au Mali, 49% des femmes en union ou en rupture d’union dont l’âge est compris entre 15 et 49 ans subissent des violences. Ces chiffres résultent de l’Enquête Démographique et de Santé de 2018. La situation s’est aggravée cette année avec la pandémie du coronavirus, regrettent des défenseurs des droits des femmes. Ces violences sont « inacceptables », rappellent des défenseurs des droits de l’Homme. C’est dans ce contexte que le pays célèbre ce 25 novembre 2020, la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Jusqu’au 10 décembre prochain, de nombreuses activités de lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) sont annoncées dans le pays. Elles rentrent dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les VBG.
Les actes de violences faites aux femmes sont d’ordre émotionnelle, psychologique, physique et sexuelle, explique le rapport d’Enquête Démographique et de Santé-Mali, 2018 de l’UNFPA. Selon le document, 68% des femmes ayant subies des violences sexuelles ou physiques n’ont jamais recherché d’aide ni même se confier à d’autres personnes. Le rapport explique que 18% des femmes âgées de 25 à 49 ans se sont mariées avant l’âge de 15 ans. Il précise également que 73% des filles de 0 à 14 ans sont excisées.
A ces chiffres, s’ajoutent ceux du dernier rapport d’Enquête Démographique de 2020. Cette enquête montre que de janvier à mars 2020, 715 cas de VGB ont été recensées au Mali. Le document rapporte que pour le mois de mars 2020, 304 cas de Violences Basées sur le Genre ont été répertoriés. Parmi ces cas, 15% sont des viols et 10% d’agressions sexuelles.
La Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA), rapporte également que de janvier à juillet 2020, 2981 cas de violences basées sur le genre ont été enregistrés dans le pays. Le rapport indique ainsi une augmentation du taux de 47% en 2020 par rapport à 2019. Selon le Système de Gestion des Informations sur les VBG, l’année dernière 4.617 violences ont été enregistrés. 97% des survivants étaient des femmes et 45% des filles de moins de 18 ans, révèle le système.
Une situation jugée « inacceptable », selon certaines associations de défense des droits des femmes. « Il faut que ce problème soit traité par toutes les couches de la société, pour montrer l’ampleur et les conséquences des violences faites aux femmes » déclarent des défenseuses de droits des femmes. Selon ces dernières, les raisons de l’augmentation des VGB s’expliquent par les conséquences provoquées par la pandémie de la Covid-19 à travers notamment le chômage.
Maïmouna Dioncounda Dembélé, Directrice pays du Centre d’Etudes et de Coopération Internationale :